Nouvelles Brèves et Commentaires, Déclanchement d’une guerre économique par RAJ

Nouvelles Brèves et Commentaires

  • Déclanchement d’une guerre économique
  • par RAJ

À la veille de son adresse au Congrès mardi soir, 4 mars, le Président Donald Trump a annoncé l’imposition de tarifs contre certains pays, revenant ainsi à une action qu’il avait entreprise tôt après sa deuxième inauguration comme chef d’État de la République étoilée, le 20 janvier dernier. 

En effet, jeudi dernier, 27 février, le président a dit que des tarifs de l’ordre de 25%, pas 15% tel que préalablement annoncé en janvier, sur des produits en provenance du Canada et du Mexique prendront effet à partir du mardi 4 mars. De même pour la Chine, une augmentation de10%, qui fait doubler les tarifs sur les produits en provenance de ce pays. 

Sans doute, le président expliquera dans son discours au Congrès les raisons pour ces changements, surtout qu’après avoir annoncé les tarifs, en janvier, il avait mis en veilleuse son plan, sans doute face à l’hostilité que manifestaient les pays visés, qui annonçaient des représailles. 

C’est du tac au tac entre les belligérants

L’attitude des leaders des pays visés face à la déclaration du président américain donne à réfléchir. Le Premier Ministre canadien, Justin Trudeau, promet des représailles. Par exemple, il y aura coupure de l’électricité provenant de la province d’Ontario, illuminant des villes et autres communautés américaines proches de la frontière entre les deux pays. Il y aura augmentation des tarifs sur les véhicules manufacturés au Canada pour le marché américain. Et davantage. Imaginez que le Canada annonce qu’en réponse, 155 milliards de dollars seront imposés à l’encontre des États-Unis, sans fournir des détails. 

Quant au Mexique, le gouvernement informe qu’il y aura des représailles. On est au stade de consultations depuis l’annonce du Président Trump. D’ici dimanche, le Mexique aura préparé son plan, qui sera rendu public. 

En ce qui concerne la Chine, l’augmentation des tarifs imposés par le président américain représentent 200 milliards de dollars, et la Chine promet une riposte, sans fournir des détails. Mais considérant les échanges entre ces deux géants du monde dans le domaine économique, ce ne sera pas une mince affaire. Selon les statistiques publiées, durant l’année 2023, les échanges entre les États-Unis et la Chine se chiffraient à 643 milliards de dollars. Ce qui indique une tendance à la hausse depuis l’année 2001, quand la Chine avait rejoint l’Organisation internationale du Commerce. Cette année-là, les échanges entre les deux pays se chiffraient à 28.8 milliards. 

Du côté américain, le déclanchement des tarifs n’est pas applaudi

L’on comprend pourquoi la Bourse de New York a réagi si négativement à l’annonce des tarifs du Président Trump, car il est question d’une « guerre économique » qui affectera toute l’économie américaine. Le Dow Jones fit une chute de 770 points, représentant 1.8% de sa valeur totale. Et les deux autres trafiquants de la Bourse, Nasdaq et S&P 500, chutèrent aussi, ayant perdu 1.5% de leur valeur. 

Il faut s’attendre, dans les jours qui viennent, la réaction des consommateurs, qui ressentiront les effets nocifs de cette guerre sans armes meurtrières, mais qui occasionnera une montée extraordinaire des prix de produits importés. Ce qui causera une inflation affectant leur pouvoir d’achat. Il n’est que d’attendre la colère collective. 

Ici et là concernant Haïti

Les gangs gagnent de plus en plus de terrain, au point que leur contrôle de la capitale dépasse les 80%, selon les déclarations des Nations Unies (ONU). Maintenant il s’agit de 90% de la capitale se trouvant sous leur contrôle. Ainsi, Port-au-Prince gagne-t-il un sobriquet : « Port-aux-Crimes ». 

Depuis le 27 janvier quand la fédération de gangs « Viv Ansanm » a attaqué Kenscoff, tuant une cinquantaine de personnes, causant beaucoup de blessés, ayant incendié une centaine de maisons et causant le déplacement de 500 citoyens devenus des réfugiés dans leur propre pays, les bandits ont le vent en poupe. Ils attaquent partout, aucun endroit n’est sacré. Et le Conseil présidentiel de la transition (CPT) ne faisait rien pour contrecarrer les gangs, sinon qu’un réveil apparent récemment contre les malfrats. 

Et si le CPT aspire à demeurer au pouvoir à vie ?

Selon un document de FARA (Foreign Agents Registration Act), du 24 février 2025, en notre possession, le Premier Ministre Alix Didier Fils-Aimé a signé un contrat avec une firme de « lobbyistes », en vue d’obtenir le support de l’administration Trump pour son gouvernement. Le lobbyiste en question se nomme Carlos Trujillo, très proche du président Trump. Tout est rapporté dans la colonne en anglais HAPPENINGS. Il faut dire que tout n’est pas sur des roulettes. L’économiste Jeffrey Sachs, professeur à l’Université Colombia, à New York, prodiguant des conseils aux Ukrainiens, suite à la confrontation à la Maison Blanche, le 28 février, a avancé qu’il leur faut défendre leur souveraineté. Et il a cité le fameux Secrétaire d’État américain Henry Kissinger, qui eut à dire : « Être ennemi des Américains est dangereux, mais être ami, c’est fatal ». Comprenez qui voudra

Haïti-Observateur / ISSN: 1043-3783