DIPLOMATIE I NTERNATIONALE & SOCIÉTÉ Par Dan Albertini
- Élections : Le poids du financement étranger
- Entre (). Je ne voulais plus retourner sur le sujet, le sujet Clinton candidate. Mais, par la force de la cupidité de certaines éditions devenues des secrétariats de rédaction, il faut toujours rectifier. Car ne rien dire finit par passer pour la vérité consentie. Clinton est une image forgée qui n’a rien du réel. Les conséquences de la naïveté n’auront d’instrument de mesure que la perte de liberté et le «forçat » pour nous imposer le contraire de nous-mêmes. Assoiffée de pouvoir personnel, visionnant l’immense pouvoir que ris que de provoquer une certaine reprise économique par la vertu du pétrole, finalement libéré, ils sont au rendez-vous, sans scrupule. Absolument rien de l’Amérique, que nous aimons tous, de celle pour qui nous contribuons au quotidien. Notre allié, c’est notre intelligence. Fermons ().
Le poids des exécutifs locaux
Je savais qu’en mettant en exergue l’importance et le poids constitutionnel des exécutifs locaux, Martelly risquerait de tout faire, tout en son pouvoir pour biaiser, afin de ne pas y arriver à échéancier. Il n’avait vu cet angle mort là. Il y a là évidemment une potentielle action citoyenne, nonobstant l’incapacité de l’opposition, telle que connue, de s’organiser autour. Martelly prend de plus en plus conscience qu’il perdra son emprise sur l’appareil d’État, à court terme. Le temps lui fait défaut, s’il veut conséquemment organiser des équipes locales à travers le territoire pour les maîtriser. Un véritable leadership. Ce génie ne se trouve au Champs de Mars, ni au cabinet sur Harry Truman. Tout ce qui est étranger au clan rose est systématiquement écarté. Même l’intelligence souhaitée. L’étranger, qui est dans nos portes, devra savoir que toute intrusion dans les affaires internes serait considérée comme une invitation couleur locale chez eux aussi. Car. La déconcentration et la décentralisation sont des incontournables pour un pas en avant.
Des indices se confirment
Quand j’ai approché la mission consulaire haïtienne à New York, c’était dans la foulée des nouvelles initiatives appelant à la reconstruction répondant à la logique des appels lancés aux Haïtiens du monde entier. Le mot reconstruction se voulait donc collectif. Je tenais ainsi pour acquis que quelque chose avait changé, d’autant plus que la culture du gouvernement Préval-Bellerive était chose du passé, d’après un nouveau discours. Je leur proposais, après Genève, une approche maîtrisant la globalisation du carnaval. Le consul général Forbin serait-il plus attaché à Lamothe en matière de fidélité, voulant écarter la présidence ? Le dossier causa malaise et étonnement, ignorance et manque d’expertise étant, mais, c’était la loi du silence aussi. Même chose avec le consul général Viard de Montréal à qui je précisais que je ne voulais m’exercer en politique partisane par là. Même interrogation : «comment faire pour ne pas se faire doubler» ? Aussi rajoutait-il que «tout siège était éjectable si les choses n’atterrissent pas ». Il fallait, par contre, écrire à deux ministres (Culture et Tourisme). Comme pour NY, notre appartenance faisait fuir tout représentant de ce gouvernement. Nos écrits dérangeaient plus que l’apport intelligent qui pourrait en ressortir. C’était, une fois de plus, Viard et omerta. Ces deux rencontres dévoilaient le manque d’expertise face à tout étranger, si peu convaincant soit-il. Qui plus est, s’il s’agissait d’un bailleur de fonds.
L’opposition
C’est avec désolation que l’on constatera combien le poids de l’opposition est nul dans la vie sociale et politique du pays et au niveau des ambassades étrangères. La question se pose dès lors : peut-on forcer la tenue des élections quand c’est l’étranger qui finance ?
L’équation des Haïtiens à l’étranger
Si nous parlons de financement direct et conséquent, le poids des Haïtiens à l’étranger devrait se faire sentir dans une gestion politique de la Constitution et du Conseil Électoral. Il faudra se rappeler le cas de Nic Estiverne, de Dumarsais Siméus, le rejet du citoyen Wyclef Jean aussi. Tant d’autres encore. Le Conseil électoral peut-il prétendre, aujourd’hui, appliquer ceci et cela quand nous nageons dans l’irrégularité institutionnelle ? Martelly craindra, en effet, toute équation de ce genre quand il force la Constitution et retient l’anarchie comme solution depuis son accession au pouvoir. Si la grande communauté haïtienne de l’extérieur finance, bon gré mal gré, toutes les sphères de la société, l’organisation collective fait encore défaut. Autre interrogation conjoncturelle : jusqu’à quand pourra-t-on retenir cet important acteur financier et socioculturel ?
Nous sommes à la croisée des chemins, sur le chemin du retour vers le point zéro. Ce qui implique un dépassement de soi pour atteindre le point UN, évoluer donc. Les citoyens laisseront-ils passer cette opportunité historique et renvoyer sine die la véritable notion de la nation ? Une fois de plus, l’étranger, qui est dans nos portes, récoltera ce qu’il aura semé. Si tel est le cas en Égypte, tel sera-t-il le cas en Haïti ? Alors que tel ne sera le cas aux USA. Le scénario hollywoodien ne fonctionnera pas. John Rambo est mort, Rocky enterré, et, avec les Schwarzy, pire pour cette pensée cinématographique qui démonise les autres parce que se sentant insécures, d’une part, et, d’autre part, se sentant excédé, plantant des murs de cloisonnement pour nous séparer du bruit, d’abord, en suite, des villes, d’un pays pour finir. De quoi avons-nous peur en Amérique finalement, si ce n’est de la paranoïa ? Poutine n’a rien d’un SS nazi, monsieur le président, il n’a rien d’un monstre créé par Hollywood. C’est dans votre petite tête que ça se passe comme une leçon apprise à l’avance et par défaut.
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 16juillet 2014 VOL. XXXXIV – No. 29, New York et se trouve en P. 8 à :