DIPLOMATIE INTERNATIONALE & SOCIÉTÉ Par Dan Albertini
Sans (). Alcibiade est-il homme de pensées saturnales du vaudou haïtien, qui pénétra l’univers de l’alphabet dominical de Port-au-Prince par sa littérature orale incorrigible ? Alors, homme-métaphore la peur dans l’âme pour une ville de réjouissance, s’il feint de faire en automatisme, eut-il fait en fait, briller les ténèbres dans les arts de la littérature haïtienne que son « legba louvè baryè » (l’épée de legba) s’introduisit à l’Académie française sans le saluer. Portée littéraire des ténèbres qui s’appert bien plus influente qu’une écritoire de griot dans un lakou. A-t-il une œuvre, est-il une pédagogie ?
Si vous êtes de l’école de Mona Guérin, des Enfants de Lavigna. De ce clan bourgeois mal confondu en aristocratie. Vous avez sûrement retenu Alcibiade, nom venant de la société hellénique (sec. moitié du Ve siècle av. J-C). Ici le personnage est a contrario de l’homme d’État décrit : grand orateur, général athénien, neveu adopté de Périclès. Orateur certes, idem homme populaire haut en couleur, il a fasciné Port-au-Prince, oui. Grand propriétaire foncier issu de la haute société, non. Nicolas Pierre Rollin est éloquemment menu si l’on parle de l’émission Détente Théâtrale (Radio Caraïbe), hormis ce proche qui l’appelle « biade » malgré tout. Pourquoi alors faire intervenir l’histoire générale enseignée en Haïti, en rejet au prétendu classicisme port-au-princier, pour parler de legba ? Alcibiade aura ébranlé ce clan quand il a choisi la peur pour une ville de jouissance et de réjouissance, le choix de personnages pour une autodérision maladive dont le caporalisme jumeau du démoniaque instrument de la peur comme trame du mensonge dans sa peinture sociale. Original ; « on l’a toujours vu comme disciple de Socrate, quand Isocrate le dément dans son Éloge de Busiris ». Imitation ; l’exutoire comme évolution pour un imaginaire et l’automatisme dans la création. Alcibiade est, si inspiré, de qui de quoi ; Alcibiade est-il homme ?
[S’il n’est injectif au panthéon du vaudou est-il ce génie de Port-au-Prince qui, du Vatican serait saint, syncrétisme inhérent, conduirait un loa pour sa dévotion à la peur ? Que ce serait errer d’inhiber, de sous-estimer. Jamais esprit n’a tant hypnotisé la psyché de la cité. Ni matériel freudien ni élégance Hitchcock. Immatériel, je l’ai rencontré à la radio. Né de famille franc-catholique, je partage le parcours du retour allant vers la franc-maçonnerie au réformé par la suite. Je n’ai jamais vu en réalité une simulation vaudou. Mon image vient de la Troupe Alcibiade, je l’ai figurée quand il secoue la clochette. Grande est ma surprise, simple le trousseau de clés, je crois à une manie. Je le vois pour la première fois (Youtube), j’attends la mise en scène. Non, tout y est ; accessoire. En outre, Alcibiade est-il celui qui prime, la pensée de NP-R seconde ? Personnage-créature qui tance son géniteur quel est donc ce besoin puisque NP-R n’a pas assuré le suivi naturel de l’emprunt, ctd interprétant ce bel esprit].
Quand l’oncle Paul syntonisait la MBC sur son poste de radio, une Siemens rouge aux grosses piles, pour écouter la Troupe Alcibiade le dimanche, il lui était reconnu une vocation. Adepte-viral des émissions Le Jeu des mille francs dont l’animateur Lucien Jeunesse de France Inter et, Musique & Potins. Le récepteur doté de bandes SW, MW, offrait des cultures. Voix de l’Amérique, Radio Moscou, Radio Vatican, Radio Marti. La curiosité nous portait aussi vers la Deutsche Welle la favorite de papajo qui lui, apprit l’allemand par la méthode sans peine associée à la fréquentation d’équipage de cargos marchands en relation avec son poste chez Nadal et Lloyd. L’oncle Paul grand pédagogue devenu aveugle à son retour de Mexico, bénéficiaire de bourse d’études en la matière, sous prétexte de pilles défaillantes amplifiait le son. Effets croisés de la radio Juliette de Loradin l’ami de timann (Estimable) le shoes shine boy (chany’e) du cartier, la radio Deluxe de la maison de sergent Fénol, l’autre angle d’accès au cartier, de passants aux radios Sonic, en plus du voisin-cour-arrière, Léto qui possédait une GE de plus forte tension. L’offre était tel un concert populaire en plein air où ceux qui prétendirent lire-savant, la messe-dite critiquaient l’homélie-Alcibiade. Spectacle qui nous valait une protection multidisciplinaire dans un monde de superstition habillée aux couleurs de mythologies grecque, romaine, égyptienne, etc. La nôtre, authentique. Astrée la bonne chez Désir Nérette, de réputation sòsyè, s’approchait en besogne côté cerisier voisin, toujours à l’heure pour écouter Alcibiade. L’oncle Paul, provocateur né, lui offrit ce pic de décibels. Contexte enrichi du vertical à l’horizontal, je fréquentai la troupe Alcibiade après Néré. Alcibiade avait réussi à instituer la peur chez moi au point de me mettre en situation le diable conté associé à Astrée la bonne de pèdési. Ce Noir de foi douteuse qui syntonise Radio Haïti aux nouvelles internationales le matin, la Voie de la Révolution Duvaliériste à huit heures pour le salut au drapeau. Missa grande matinale dominicale, compas-cubain années Batista. Agent spéculateur, de sa sieste il ignora Dieu, Alcibiade, Satan, bruit et nous.
[De pensées saturnales – On parle du ciel indicible et touche un sentiment de divinités exclus. Le démon. La référence terrestre est la colonie en rapport à la métropole].
[Du vaudou haïtien – Un fonctionnalisme avéré ou pas, donc rejeté. Port-au-Prince possède le sien. Il est guerrier, de charme, assassin, escroc, au besoin, d’épilogue !].
J’ai amorcé en 2016, ce débat sur la culture de l’épilogue dans la littérature haïtienne, due à un généralisme depuis l’après indépendance, ce en considérant les méandres du pouvoir facho de Duvalier qui nous laissa en héritage une suspicion mortifère. Et, par extension, Le Manifeste qui souligne que dans ce pays on est le nom de sa besogne. Timan était chany-e lan. J’ai touché du bois avec ce généralisme ancestral qui m’imposa Prosper Avril dans un rêve suivant cette évocation, avec géométrie précise, de casernes, de mémoire sémantique dont la proximité suggérait une cousine décédée. La MORT. Immortel, je ressuscite donc outremer cette Époque’alcibiade.
[Qui pénétra l’univers – Une mission d’invasion mais défensive. Il n’a été offensif].
[De l’alphabet dominical – Milcé a parlé de l’alphabet des nuits. Ici c’est celui catho].
La victime d’Alcibiade qui est-ce, de quel jugement ? Sous forme de frivolité en apparence, cet homme a pourtant fait de la politique sous Duvalier. En prononçant la phrase qui a mitraillé le pouvoir en place de babydoc. « tou-t péyy ap dévlopé Ayiti ap envlopé ». Le politique tenant compte de la portée de ce pouvoir de l’oralité dans l’imaginaire politique haïtien, lui imposa le silence. Plus, avec l’abbaye du régime. Un grade pourtant jamais atteint par l’acrobate linguiste du radio-théâtre intellectuel dont celui de Mona Guérin. L’Alcibiade/450-404 qui fascine son contemporain, réunit un patrimoine important de grand propriétaire foncier, une naissance aristocratique, une intelligence reconnue, une beauté enviée, l’une des personnalités politiques les plus importantes du monde-grec, aurait-il compris, envié, au grand dam de l’intello haïtien, cet homme qui dans les églises chrétiennes imposa une peur de l’haïtien vodouisant à tel enseigne que l’homélie du révérend doit combattre un imaginaire qui suivait la célèbre prédication du valeureux éloquent pasteur Néré, sur les ondes de la station de radio MBC. Curieux diplomatie haïtienne, Alcibiade est un trivial pour elle.
[De Port-au-Prince – Lieu panthéon, bassin du prince, là où conjoncture est littérature gardant l’autre référence. On le dit syncrétisme en religion].
Quand on dit que l’original devint dès l’Antiquité un personnage littéraire tenace qui inspire l’écrivain contemporain, ce critique littéraire ne consulte ici notre Alcibiade. Néanmoins, nul écrivain haïtien ni historien littéraire, même pas le militaire, ne peut écarter son veto sur le fonctionnalisme local dans le récit. Dire, créer le mot peur.
[Par sa littérature orale – Une puissance haïtienne qui refuse l’exœcriture. même si l’emprunt est du parcours. Comme une missa Latinus, tout en perdant son latin].
Si sa littérature orale est incorrigible, si tenace puisque Roi Alcibiade (cérébral ou automatiste), ne publie mais est oris. Parle au point que la tendance du cinéma haïtien naissant, balbutiant, comme puissant médium jamais égalé en ce monde connu, non pas prend cette tendance mais pratique et, croit en cette culture. Ando culture qui écarte toute confrérie préraphaélite comme colonne grecque en richesse esthétique.
[Incorrigible ? – Un refus de perversion mais est-ce là un support à l’ignorance ?].
Ceci n’est donc en critique orientée mais un constat. Bollywood, Nollywood le font. Godard l’a pratiquée, des études l’ont validée. Alcibiade homme de Port-au-Prince n’est donc ce fantaisiste de bas-étage décrit chez l’amour-littéraire de Mona Guérin, de la troupe des Enfants de Lavigna. Même si sa vie d’adulte ne se confond avec la Péloponnèse [conflit majeur qui oppose Athènes à Sparte de 431–404], car sa port-au-princienne s’est faite par les règles de l’art. Motion. Il a été victime malgré dans les règles de l’Art, par cette phrase politique où Alcibiade s’il n’a vu la ruine de l’empire athénien, il aura vu celle de la Maison Duvalier. Alcibiade homme est-il alors pédagogue ou une pédagogie ? Tentons de relativiser, au cours de ces glorieuses, [où Alcibiade combat alternativement dans l’armée athénienne, dans le camp spartiate et chez les satrapes de Perse], notre Alcibiade mène sa lutte esthétique dans la république des arts, contre les Enfants de Lavigna, l’école de Mona Guérin, mais surtout du très pittoresque Me Languichatte Débordus qui n’endossait que son seul personnage. Nicolas Pierre Rollin seul, nu avec Alcibiade, mettait simultanément les chapeaux : pèsolage, gangan, loa, caporal, etc. Un exploit convoité chez la plupart des écrivains haïtiens, des intellectuels, de l’Haïtien tout court. Un art, un artiste.
S’il faut en outre mesurer Alcibiade homme de Port-au-Prince, le minimum réclame un comparatif et l’observatoire répondant à son objectif. NP-R se dit essentiellement publiciste. Rajoutons : là où la créativité est à chaque coin de rue, à la merci de la faim qu’il faut vaincre. Le plus grand observatoire publicitaire est ambulant dans cette république de Port-au-Prince, le visiteur le nomme « tap tap de l’espoir ». S’y trouve la scèn’alcibiade, comme les références. Péloponnèse. Pégase. Baron. Legba. Jésus. Dieu qui donne, etc. Si l’esthétique se satisfait de l’illustration traduite par la peinture populaire aplat, il n’en demeure pas moins une encyclopédie ambulante qui fait appel à d’autres interprètes traducteurs sur le long du trajet. Il faut alors, soit y répondre, soit imiter. Il est donc impossible que le biais ne s’y soit installé mais la pédagogie comme la démagogie ont enseigné dans ce bassin. Néré d’ailleurs de son homélie dominicale hebdomadaire, y obéissait-il en quelque sorte avec le décalage équivalent, la réponse s’y trouverait peut-être dans la peur en rétention chez le chrétien, lequel en compétition de chapelle avec l’intelligence catholique est identifié chez le citoyen hautement éduqué, chez J. Campion, à Port-au-Prince, au Palais, à l’étranger. Biad…
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