AUX PRISES AVEC DE NOMBREUX PROBLÈMES SANS AUCUNE DESTINATION FIXE
- Ariel Henry refuse de lâcher prise
- L’administration Biden n’a pas encore trouvé la bonne formule pour se débarrasser de lui…
- Par Léo Joseph
En mission officielle hors du pays, depuis déjà plus d’une semaine, personne, au sein de son administration ne sait quand il sera de retour. Si Patrick Boisvert, le ministre de l’Économie et des Finances assurant l’intérim, à sa place, en tant que Premier ministre, est tenu au courant de son lieu d’hébergement, à San Juan, Porto-Rico, il ne dit rien au peuple haïtien. Depuis qu’une manifestation orchestrée contre lui, le vendredi 8 mars, par des ressortissants haïtiens séjournant dans cette possession américaine, exigeant sa démission, il est porté disparu. Seuls des agents du Fédéral
Bureau of Investigation (FBI) chargés de sa surveillance,
Les rapports de presse sur la crise haïtienne, ainsi que les articles de journaux, même dans les grands média américain et d’autres pays du monde, dont les principaux acteurs sont la communauté internationale (l’ONU), à la remorque des États-Unis et Ariel Henry, n’exposent pas la réalité objectivement. Seules les interprétâmes des faits et les recoupements jettent un certain éclairage sur les zones d’ombre. En tout cas, il y plein de non-dits dans ce qui est rapporté dans la grande presse, une stratégie imputable aux sources d’informations officielles voulant doser ce qu’il faut mettre à la connaisse du publique.
En tout cas, les activistes haïtiens doivent se féliciter que les gangs armés déclenchant leurs dernière vagues de violence, ont porté la communauté internationale à changer leur politique haïtienne, par rapport à Arielle Henry, en faisant sa arche-arrière sur leur politique de rétention du Premier ministre de facto à la primature.
En tout cas, alors qu’il n’y a même pas trois mois, Mme Isabelle Salvador, chef du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH¨) et représentante spéciale du secrétaire général émettait un message en réponse aux demandeurs de la démissions d’Ariel Henry, s’est produit une volte-face spectaculaire des tuteurs de celui-ci. En réponse à cette position, jugée radicale, de plusieurs membres de l’opposition exigeant le départ du neurochirurgien et son remplaçant par une administration bicéphale, Mme Salvador devait émettre un communiqué déclarant qu’un chef de gouvernement intérimaire ne saurait être succédé par une autre qui soit intérimaire. Avant même d’être lancé en Haïti, ce message a été lu, par la cheffe du BINUH, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. Mais cet revirement est intervenu au moment où les acteurs, d’un côté comme de l’autre, s’y attendaient le moins. Car personne ne s’attendait à ce que la campagne de violence des gangs armées lancées pour chasser Ariel Henry du pourvoir était de nature à changer la donne. Surtout que peu de gans prenait au sérieux le slogan des bandits lancé immédiatement après le départ d’Ariel Henry, dans le cadre d’une mission officielle .Pigeon voyageur, ce voyage, qui devait l’amener, d’ abord à Georgetown, Guyane, pour assister à la réunion des chef d’État et de gouvernement; puis à Nairobi, au Kenya, pour signer, avec le président de ce pays, William Ruto, in accord de réciprocité, en matière de sécurité, visant à écarter le dernier obstacle juridique au déploiement de 1 000 policiers kényans appelés à diriger la force internationale d’appui à la Police nationale, dans sa lutte pour mettre fin à l’hégémonie des gangs armés.
Mais ce dernier déplacement du Dr Henry est cause de surprisses pour tous. Puisque ce dernier allait être déclaré persona non grata dans son propre pays. Et son supporteur numéro 1, les Américains, qui ne jurait que par son maintien ; a la primature, exige sa démission. En sus d’assumer le leadership de la stratégie visant à son départ du pouvoir.
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Ariel Henry regimbe à la demande de sa démission par les Américains
Avant même de quitter George Town, capitale de Guyane, la semaine dernière, pour la seconde étape de son voyage, s’est à dire Nairobi, au Kenya, la demande de démission d’Ariel Henry était dan l’air. Mais il feignait de ne rien comprendre. Pourtant le Premier ministre d’Antigue et de Barbuda, Gaston Browne avait déclaré que, sans une once de légitimité, Ariel Henry devait démissionner comme Premier ministre. De telles préoccupation
état formulées à plusieurs reprises à l’occasion de ses pérégrinations, dans les pays de la CARICOM, mais jamais à ce niveau des acteurs politiques de ce groupe. Lors de ces rencontres, il était toujours ciblé, notamment, par l’ambassadeur de ces deux îles auprès des Organisations des États américains, Ronald Sanders, qui répétait les critiques. Le fait que le Premier ministre lui-même a décidé de livrer le même message équivaut à une augmentation du volume. N’était-ce l’ambition d’Ariel Henry voulait s’accrochant au pouvoir, il aurait bien compris que les carottes sont cuites avec ses supporteurs de la communauté internationale.
La première vague de violence de gangs lancée, dans la nuit du 29 décembre, la veille de l’arrivée d’Henry, à Nairobi, celui-ci n’avait encore rien compris de ce qui l’attendait. Il était, d’ailleurs de tout repos, sachant qu’il avait le puissant voisin comme protecteur, qui sécurisait son arrière. Combien de fois était-il absent d’Haïti et que, en dépit des dégâts des gangs sur le reste du pays, il n’avait à s’inquiéter de rien ?
Mais il commençait à comprendre que ˙ le charme était rompu > avec la communauté internationale lorsque les Américains refusaient que leur Armée escorte son retour en Haïti, à l’instar d’Aristide, en 1994, bénéficiant de la bienveillance du président Bill Clinton autorisant son retour derrière 22 000 soldats de l’Armée américaine pour le servir de bouclier contre les Forces armés d’Haïti (FAdH), alors dirigées par les généraux Raoul Cédras et Philippe Biamby secondés par le colonel Michel François.
Dans la presse nationale et internationale, offrant des chroniques sur la saga d’Ariel Henry, aucune explication n’a été offerte sur le refoulement essuyé par le vol, qui avait décollé de l’aéroport Titerboro, dans le New Jersey, à destination de la République, qui a été forcé de faire demi-tour, avant de trouver hospitalité à l’aéroport Munoz Marine de San Juan, à Porto Rico. On trouve bizarre que Ariel Henry, qui n’est plus en odeur de sainteté, aux yeux de l’administration Biden ait quitté le territoire américain avec le territoire dominicain pour destination sans autorisation officielle.
Selon toute probabilité, à cette étape de son maudit voyage, le Premier ministre de facto d’Haïti, en disgrâce, avait fini par comprendre qu’il était lâché par ses ˙ amis >. Il semble qu’il ait réussi à négocier, avec son personnel, en Haïti, la prise en location, aux frais du gouvernement haïtien, d’un avion, de concert avec ses amis, en République dominicaine son rapatriement au pays. Une fois en territoire dominicain clandestinement, il se ferait embarquer de nuit dans un hélicoptère doté de vision nocturne, à destination de Port-au-Prince.
Il faut se rappeler que le refus, par l’administration Biden, de faire arriver Henry au pays en le faisant escorter par les membres d’une force spéciale américaine signifie qu’elle n’entend pas qu’il remette les pieds en Haïti. En tout cas, pas maintenant, ni par voie détournée ou en donnant le change aux autorités américaines. Il semble donc que le décollage de l’avion de New Jersey pour se poser en territoire dominicain, agréé auparavant, s’est heurté à un changement de plan intervenu au cours du vol. La démission d’Ariel Henry était donc con sommée par ses patrons.
Qu’est-ce qui faisait croire à Ariel Henry qu’il pouvait forcer la main à l’administration américaine ?
Voilà ka question qui vaut un million de dollars. En désespoir de cause, confronté à l’inflexibilité des Américains, le Premier ministre de facto démissionnaire, sans le savoir, pense que l’administration Biden lui est obligé pour lui avoir rendu certains « services>.
Pour le présent quart d’heure, le sort d’Ariel Henry reste avec l’administration Biden, qui a le dernier mot le concernant. Il s’agit, cela va de soi, d’un secret qui ne sera pas divulgué de sitôt. Secret d’État oblige !
- L.J.
cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, VOL. LIIII, No.4 Édition spéciale Canada du 13 mars 2024, et se trouve en P1, 2 à : h-o 13 mars 2024