NOUVELLES BRÈVES
- ÉTATS-UNIES D’AMÉRIQUE : Un pays hanté par la violence effrénée
Lundi, 22 octobre, la danse ma cabre a commencé. Une bombe en miniature a été découverte, ce jour-là, dans la boîte aux lettres du milliardaire George Soros, qui habite dans le Westchester County, un faubourg au nord de la ville de New York. D’origine juive, Soros est le fondateur de l’organisation à buts non lucratifs Open Society Foundations, qui supporte les causes libérales un peu partout dans le monde, y compris l’organisation Fokal, en Haïti, que dirige l’ex-Première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis. À souligner que le président de Open Society depuis le début de cette année est l’Haïtiano-Américain Patrick Gaspard, ambassadeur en Afrique du Sud sous la présidence de Barack Obama.
En effet, tout au long de la semaine dernière, les paquets contenant des engins meurtriers arrivaient chez différentes personnalités et au bureau, à New York, de la chaîne CNN (deux paquets), considérée par le président Donald Trump comme « Fake News » (diffuseur de fausses nouvelles), une station qui lance souvent des critiques du chef d’État, à l’opposé de la chaîne Fox, une fervente alliée du président.
En effet, les engins meurtriers ont été envoyés aux personnages suivants : le président Barack Obama; son vice-président Joseph Biden (deux paquets) ; l’ex-sénatrice, secrétaire d’État et candidate à la présidence malheureuse aux élections de 2016, Hillary Clinton ; la représentante de la Californie au Congrès Maxine Waters (deux paquets); la sénatrice de la Californie Kamala Harris ; le sénateur Cory Booker de New Jersey ; John Brennan, ancien directeur de l’Agence centrale d’intelligence (CIA) ; James Clapper, ancien directeur de la National Intelligence Agency, considérée l’élite parmi les 16 agences d’espionnage du pays ; et Robert De Niro, acteur, metteur en scène et directeur. Rappelons que toutes ces personnes sont d’obédience politique démocrate. Souvent, certains d’entre eux critiquent le président.
Enfin, vendredi dernier, les agents du FBI (Federal Bureau of Investigation), disséminés dans des zones ciblées, ont fini par trouver l’ange de la mort à Plantation, en Floride. Ils l’avaient identifié après avoir relevé ses empreintes sur l’un des parquets. Il se nomme Cesar Sayoc, 56 ans, né à New York, mais s’était établi dans le sud de la Floride depuis belle lurette. Les agents ont aussi confisqué sa camionnette type van, qui est décorée de slogans et de photos favorables au président Trump et insultants pour les démocrates sur lesquels il appose un signe indiquant où loger une balle. Selon les autorités, Sayoc avait une liste d’une centaine de personnages à abattre, tous des démocrates.
À l’annonce de la capture de Sayoc, le président Trump s’est dit satisfait qu’on a pu trouver l’agresseur. « Il n’y a pas de place pour la violence dans notre démocratie », a-t-il dit. Toutefois, par son discours acerbe, le président est accusé de créer une atmosphère propice à la violence. Dans des reportages, Cesar Sayoc est photographié avec une pancarte dénonçant CNN en lettres géantes. Tout indique que c’est un adepte acharné du président Trump. Ainsi, l’on comprend pourquoi M. Trump voudrait mettre une distance entre lui et cet homme qu’il déclare fou. Sur la chaîne Fox, lundi soir, 29 octobre, le président Trump a indiqué que Sayoc était « insane for a long time ». (fou depuis longtemps) avant de lancer sa campagne à la bombe. Et comment le président le sait-il ? Mystère ! Heureusement, aucun des engins n’avait explosé.
Un massacre à Pittsburg lors des services religieux à une synagogue : 11 morts
Toujours sous le signe de la violence, qui prend des proportions inquiétantes, samedi (28 octobre) un assassin a envahi le lieu saint et ouvert le feu sur les fidèles, qui ne s’attendaient pas à pareille irruption dans une synagogue. Il s’agit d’un crime antisémitique, car avant de franchir l’entrée de l’immeuble, il avait posté un message sur le site GAB, d’obédience extrême droite dans lequel il avait dit « je hais les Juifs, il faut tuer ces Juifs ». Des policiers accourus sur les lieux ont échangé des tirs avec l’assaillant avant qu’il se soit rendu. Dans le cas de ce meurtrier, Robert Bowers, 46 ans, il risque d’écoper de la peine de mort. Il ressort qu’il est un fervent supporteur du président Trump et il appuie son héros qui fait face à « l’invasion » des réfugiés de l’Amérique centrale. Pour une raison ou une autre, il avance que ces gens sont financés par George Soros. C’est dire qu’il raisonne comme Cesar Sayoc.
Hier, mardi, dans l’après-midi, le président Trump et son épouse ont fait le déplacement à Pittsburg, en signe de solidarité avec les victimes. Bien que le rabbin de la synagogue « Tree of Life » (Arbre de vie) eut accepté la visite du chef d’État, des parents de victimes se sont abstenus de participer à la réunion d’accueil, rendant le président responsable de la montée de la violence. Le maire de Pittsburgh s’était aussi opposé à la visite. Pire encore, les leaders républicains et démocrates au Congrès ont décliné l’invitation du président de l’accompagner. Il s’agit du sénateur Mitch McConnell, chef de la majorité républicaine au Sénat et de Paul Ryan, le dirigeant républicain à la Chambre basse. De leur côté, les démocrates, comme on devait s’y attendre, ont dit « non merci ». Il est question de Chuck Schumer, le chef de la minorité au Sénat, et Nancy Pelosi de la Chambre basse.
La semaine dernière, le président Trump s’est déclaré « nationaliste », évoquant l’idée du nazisme ou du fascisme. « Words matter ! » (« Les paroles ont des conséquences »). Tels sont les mots auxquels on fait allusion quand on rend le président responsable des actes de violence par des gens dits des « dérangées mentaux » qui évoquent son nom en semant la mort sur leur parcours. « Quelque chose doit changer dans ce pays », pour répéter les propos du pape Jean Paul II, lors de sa visite en Haïti, en mars 1983.
Est-ce vrai que le président Jovenel Moïse a été chahuté par les maires dans une réunion hier, mardi, 30 octobre ? Si la nouvelle s’avère vraie, la situation est très grave. Détails la semaine prochaine.
Le Brésil a fait un virage à droite extrême, ayant élu, dimanche dernier, Jair Bolsonaro, président. L’incertitude règne au Brésil, car c’est la première fois depuis la chute de la dictature, en 1985, qu’un président de l’extrême droite est élu. Il sera assermenté le 1er janvier prochain, selon les normes constitutionnelles. Détails la semaine prochaine.
Pierre Quiroule II
31 Octobre 2018
cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 31 octobre 2018 et se trouve en P. 6 à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/10/H-O-31-oct-2018-1.pdf