DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIÉTÉ Par Dan Albertini
- HAÏTI LE FACTEUR BRANDT
- Entre (). Si vous viviez au Québec dans le grand Canada et que vous n’y êtes plus, c’est que vous aviez dû partir pour une raison ou pour une autre. Soit, la raison importe peu si vous êtes toujours en dehors du Canada, il y avait donc eu un problème ou un choix. En outre, vous ne pourriez nier les avantages de la Révolution tranquille même si des autres problèmes existent encore, ou sont demeurés entiers, l’arrogance d’Ottawa par exemple. Si le Parti Québécois prétend toujours détenir une certaine légitimité pour faire aboutir, mais quoi, et que, Couillard se propose à signer la Constitution canadienne, quand Paul Martin et Joe Clark s’unissent en faveur de meilleures relations avec les autochtones, il y existe toujours un profond malaise. D’ailleurs, on en parlait lors des Commissions sur l’Avenir du Québec où je soulevais dans un mémoire, un autre risque discriminatoire original dans la formule proposée, qui privilégiait les Premières Nations aux dépens de la clientèle politique des communautés dites allophones. Martin/Clark démontre aujourd’hui, la vicissitude canadienne persistante à l’effet de profondes discriminations sociales. L’esprit colonisateur rapace, avare vit encore malgré des amalgames trompeurs pour camoufler. Comment croire nous autres en ce Canada dit d’ouverture ? Ce monarchiste nous le connaissons tous, lui et ses privilèges protégés. Par des armes. Il est transcontinental et insulaire aussi dans le cas d’Haïti. Saint-Louis Missouri le dénonce aujourd’hui aux États-Unis (Amérique). Industriel sous couvert, banquier, financier, commerçant, etc. La Commission Charbonneau au Québec le dénonce, en Haïti, c’est le Facteur Brandt. Clifford, on s’entend. Si Haïti en 1804 avait révoqué un génie, la récente capture de l’homme en cavale qu’est Clifford Brandt devient ce sens, le Facteur Brandt qui dérange énormément l’Occident. L’image. C’est en ce sens, à la lueur de Charbonneau, de Martin/Clark, qu’on ne peut s’y fier à la bonté canadienne en Haïti. Revenons aux Commissions sur l’avenir du Québec. Il y avait nous aussi à cette époque, nous sommes encore là. Ailleurs, un peu plus loin que le Québec et beaucoup plus nombreux qu’au Canada ou aux États. À comprendre Joël Des Rosiers dans son essai, il y aurait dû y avoir une diplomatie de la Métaspora. Je le comprends sans détour puisque je le précise de mon côté comme étant la Communauté Haïtienne Internationale non comme Robin Cohen l’étudie dans Global Diasporas an Introduction-1997, mais une diplomatie qui depuis le PM Latortue en Haïti, n’a pas su faire entendre sa voix puissante. Elle a payé en Haïti, ceux avec qui elle vit pourtant de manière inclusive, dans leurs pays d’origine. Fin de ().
Les théoriciens de notre diplomatie
À une certaine époque, nous avions connu en Haïti les bons conseils de Jean-Robert Hérard, un ancien de H-O d’ailleurs. Était-ce un lecteur de protocole ou un stratège de la diplomatie internationale et pour quel héritage ?
Les praticiens de notre diplomatie.
Voice en résumé la traduction du communiqué du 21 août dernier, de la République du Canton de Genève célébrant le cent cinquantenaire de la première convention. La Genève Internationale est aujourd’hui avec ses 30 organisations internationales, ses 250 organisations non gouvernementales enregistrées aux Nations Unies, et ses 173 États représentés par une mission permanente, est l’un des plus attractifs centres de la gouvernance mondiale. Genève est la place où plusieurs de ces aspects sont disponibles par association. Comme l’aide aux victimes des catastrophes naturelles et de conflits, des réponses aux défis environnementaux ou des accords au niveau des échanges, des télécommunications ou de propriété intellectuelle. C’est aussi à Genève qu’on arrive à trouver des solutions de paix aux disputes entre nations en conflits : Ukraine, Syrie ou l’Iran, pour ne citer que ceux-là».
Le communiqué précise au début qu’une réplique de l’ambulance de la Croix-Rouge sera exposée au public, tandis que cela se passait le 22 août 1864, réunissant 16 États internationaux signataires invités par la Suisse. Le fait n’est pour nous à ce stade-ci, de critiquer sur le nombre de fois que cette convention a été violée, mais, que s’était-il passé par exemple à Port-au-Prince en ce mois d’août 1864, après l’empire de Soulouque, soit soixante ans de la création d’un état indépendant, et ce qui devrait rappeler hors de tout doute, le soixante-quinzième anniversaire du grand soulèvement général des Esclaves à Saint-Domingue noirs. Aujourd’hui nous sommes au niveau du Facteur Brandt sous pression internationale.
Nous sommes retombés à l’âge de la pierre, africaine, dans la diplomatie haïtienne tandis que cette occasion aurait dû être un symbole de rencontre nationale que Des Rosiers soulève dans on ouvrage Métaspora P.274, je cite : «Price-Mars, héritier du triomphe de la Révolution haïtienne, c’est-à-dire de la victoire de l’Esclave sur le Maître, savait que l’origine était une maison vide et que la tâche scientifique qui nous incombe consiste à élaborer cette absence plutôt que donner subsistance à leur virulente opposition. Puisqu’il s’agissait de passer de la condition d’esclave à celle de citoyen, et de relever la dignité de toute une part de l’humanité longtemps dénigrée, la Révolution haïtienne n’avait de sens que si tous les nègres touchant les rivages de l’île pouvaient devenir haïtiens. Tous les Blancs, eux aussi, pourvu qu’ils adhérassent aux idéaux de la nouvelle République, pouvaient se muter en nègres à leur tour, nom générique donné à tous les citoyens du nouvel Etat, quelle que soit la couleur de leur peau, selon la belle étymologie de la racine sémitique du mot niger. Aujourd’hui alors !
Bien alors non ! Par exemple à Montréal avec le consul général Viard, c’est la trahison de l’esprit de 1791-1804 à deux niveaux. D’une part, administrative, la section des communications n’a accompli sa tâche, informant, invitant médias et journalistes, haïtiens par surcroit, sans discrimination aucune, pour promouvoir. Incompétence grave. Et, d’autre part, patriotique, l’Haïtien d’après Price-Mars est défini sans détour, tandis que Viard prend un détour partisan fanatique crasseux rose pour écarter des Haïtiens au profit de sa petite carrière. Ottawa n’en a fait mieux, pas plus que New York avec Forbin les années précédentes, ni Boston…, etc. Consigne de Lamothe/Martelly, excès de zèle, ignorance ou ignorance de Brutus, les qualificatifs seraient étalés que cela n’est acceptable, pas même dans cette laine de poussières boueuses de la diplomatie des affaires depuis, tue la réputation de l’État de 1804. Nous ne l’avons su, l’étranger ne sait par la voie des missions consulaires et diplomatiques haïtiennes à travers le monde, ce qui s’était passé en août 1864 à Port-au-Prince, à…, etc. pour ce 75e anniversaire d’août 1789. Il n’y a donc de praticien dans cette diplomatie.
Les rhétoriciens de notre diplomatie
Le point de vue n’est pas de faire comme dans une rhétorique lourde qui friserait l’imitation des autres. Non. Cependant, notre passé n’a jamais été sympathique aux yeux des autres, nous avions dû croiser les fers pour le droit à l’existence. Les autres vendent leurs acquis du passé à coût de promotion au présent quand nous nous livrons une guerre de bottine en ouvrant les flancs à ceux qui comme je le soulignais il y a deux ans, comme ce raciste américain qui nous décrivaient à l’image d’anciens esclaves incapables, bons à montrer le blanc des dents et le blanc des yeux quand on mentait…, etc..
Cela se comprend, vous de cette diplomatie n’aimiez peut-être pas l’Affaire Clifford Brandt qui clôturait ainsi la série d’analyses Haollywood pour l’exonérer de Stockholm, de Clark, en posant la question suivante : qui serions-nous dans un tel scénario ?
Surtout au niveau de la diplomatie haïtienne qui se retrouverait tellement embarrassée dans ses explications face à ses bailleurs de fonds, ses patrons, avec une image qui dérange l’Occident. Rappelez-vous de l’affaire des infirmières bulgares rapatriées en France par Sarkozy qui en ce moment même en France fait l’objet d’inculpations pour corruption. N’y a-t-il pas lieu de s’interroger d’une part sur des implications diplomatiques internationales directes dans l’organisation de la fuite de Clifford Brandt, déguisée par l’évasion de plus d’une centaine de détenus. Le chef de la PNH fixe une temporalité restreinte pour les rattraper. Et, alors dans ce cas, d’autre part, ne devrait-on pas dire merci à la RD d’avoir capturé Clifford Brandt, rendant ainsi comme en 1804, les droits de la poupée noire, face aux dérapages de la poupée blanche ?
Certes que la RD avait péché dans le cas de ses citoyens dénaturalisés par leur ascendance haïtienne, mais, que savait la diplomatie haïtienne de ce qui avait ou aurait pu déclencher une telle hostilité ?
Quelle réponse par défaut, ont pu donner ces Dominicains à ceux qui auraient pu organiser l’extradition hors convention, par son territoire, de Clifford Brandt ? Que disent les rhétoriciens de la diplomatie haïtienne, puisque les praticiens sont encore embourbés et, les théoriciens, en mal de projet quand la lumière luit au grand jour ? Pourrait-on aller encore plus loin, citant la couleur de la main du Canada serait-il mal commode ou justifié puisqu’il a livré une prison pour évadés. Colombiens s’attardera-t-on pour le moins. L’arrogance post rattrapage de Clifford Brandt est tellement éloquente. Curieux évènement après Coderre en Haïti.
cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 17 septembre2014, VOL XXXXIV No.37, New York et se trouve en P.8 à :