La formation Klass : Une soirée dansante réussie à la veille de la 20e édition du Compas festival de Miami par Robert Noël
À l’occasion de la fête du drapeau haïtien, Miami était en effervescence. La communauté haïtienne se montrait prête à participer au Compas festival 2018, peu importe le prix.Cette réjouissance populaire marquait la 20è édition de cet événement culturel traditionnel. Il faut souligner que la formation Klass ne faisait pas partie des groupes musicaux qui devaient participer à l’animation de cette fête. Cela était dû au fait que le comité organisateur n’avait pas programmé Klass aux soirées organisées en prélude au
festival.
À chacun ses intérêts Sachant qu’une telle possibilité de participer aux soirées-préludes n’était pas considérée, Klass, ne voulant pas être inactif, ce soir-là, voulait animer une soirée dansante, ce
vendredi 18 mai, la veille du Compas festival. Ce qui n’a pas plu aux organisateurs de la traditionnelle festivité musicale. Le groupe Klass et le comité responsable du festival n’ont pas pu trouver un terrain d’entente, qui aurait donné droit à cette formation musicale d’animer ce bal, comme c’était prévu.
Il n’est pas question de qui a tort ou raison, mais on doit se poser les questions suivantes : une telle exigence était-elle une clause du contrat ? D’après une formation musicale qui a participé à ce festival 2018, les groupes ne détiennent aucun contrat légal d’engagement. Quel est donc le mobile qui a poussé les organisateurs du Compas Fest à prendre une telle position et disposition, imposant une telle restriction au groupe Klass, l’interdisant d’animer une soirée n’ayant aucun rapport avec le comité en question ? Klass n’a pas fléchi face à cette contrainte, et son manager, Hervé Bastien, a décidé d’agir
selon les intérêts du groupe dont il dirige la destinée.
Certains disent que Klass a été exclu du Compas festival, mais sans analyser les faits. D’autres, au contraire, pour donner un caractère plus compliqué et sombre à ce dossier, avancent que Klass a été malhonnêtement expulsé du Compas festival 2018. Et si l’on demande aux membres du comité organisateur du Festival, ils ne le formuleront pas ainsi, avec un tel esprit de méchanceté. Ils ont toujours été de bon commerce avec Klass. On ose croire qu’ils auront le soin d’ajouter d’autres clauses à un contrat légalement signé et notarié, qui seront discutées entre les deux parties, préalablement au
Festival 2019.
Chacun a une mission bien spécifique sur cette terre de vanité.Il y a des gens qui ne sont bons que pour créer et nourrir la discorde, oubliant que de tels incidents arrivent souvent en business : la mésentente entre contractants et contractés — Gen moun ki la pou gate pati, paske yo renmen fè ti dife boule. Le groupe Klass a pris le risque et a réussi dans ses démarches.
Certains s’inquiétaient pour Klass, pensant qu’il ne pourrait réussir la soirée dansante, considérant la grande renommée du Compas festival, qui est à sa 20e édition. Pour qu’une organisation existe pendant tout ce temps, ce n’est pas chose facile. Surtout dans la communauté haïtienne où la division, l’hypocrisie et la jalousie font la loi et dominent les faibles d’esprit. Personne ne peut ignorer un tel accomplissement des organisateurs du Compas Fest.
On ne saurait laisser passer une telle occasion sans présenter nos félicitations à ces courageux
entrepreneurs qui ont aussi pris le risque qui accompagne une telle initiative : organiser une festivité
d’une telle envergure. Des imprévus comme la pluie ou autres phénomènes naturels peuvent tout gâcher. Dans de telles situations, il faut qu’on envisage une autre alternative instantanément. Car depuis le weekend du 12 mai, les prédictions météorologiques avaient annoncé une semaine pluvieuse sur Miami et ses environs. C’était un peu inquiétant. Ces prédictions ont été confirmées et cela n’avait pas empêché que les gens sortent pour aller danser Klass. Klass a aussi pris un grand risque, non
seulement à cause du Festival, qui devait avoir lieu le lendemain, mais également à cause du temps qui s’annonçait pluvieux.
Mais, il faut souligner que le risque de Klass était moindre puisque la soirée dansante se tenait dans un espace couvert. On dit souvent que l’Haïtien a toujours peur de la pluie. Le contraire a été prouvé, puisque les gens ont fait le déplacement en grand nombre, sous une pluie torrentielle. Un esprit de fête avait vraiment animé les gens qui étaient venus de tous les coins des États-Unis, de certaines villes du Canada, d’Haïti, tout aussi bien de l’Afrique et de l’Europe. Klass a bien profité de cette affluence. Tout cela a aussi joué en faveur de Klass. Il a fait un bon coup, on dirait même un coup de maître. On peut dire qui ne risque rien n’a rien, comme l’entend l’adage; et l’on peut ajouter, encore une fois, que celui qui n’a rien ne peut rien risquer.
Oui, Klass a drainé la grande foule au Tatiana Night Club, à Hallandale Beach, Floride, ce vendredi 18 mai 2018. Au fait, Klass n’avait pas réellement besoin d’un nouvel album pour l’instant. Mais vu la conjoncture renforcée du marché konpa dirèk par les nouvelles productions des groupes musicaux, comme VAYB, Kreyòl La et Zenglen, la formation Klass a jugé bon d’afficher sur les réseaux sociaux
Veye sa w pral wè a et Pale pou tèt ou, deux nouvelles compositions. C’est bien une stratégie pour faire ressentir sa présence sur la scène HMI et rappeler à ses compétiteurs que le champ n’est pas libre. Gen je k ap gade.
Ces deux chansons font questionner la nature de la compétition aujourd’hui, qui prend une autre forme.Certains critiquent le fait que Klass a produit seule- ment deux chansons, alors que d’autres groupes offrent plus que dix (10) ou onze (11) morceaux. Klass a, au cours de cette soirée, à Tatiana Night Club, donné un avant goût de Veye sa w pral wè et Pale pou tèt ou, une façon de jouer avec l’esprit des invités pour voir leur réaction. Li bay yon ti goute. Et les morceaux Lajan sere, M ap marye et Ranje chita w ont encore fait danser les jeunes et les moins jeunes, au cours de cette soirée.
L’espace était plein à craquer bien avant minuit. Pourtant, Klass ne partageait pas l’affiche avec un autre groupe, comme a été le cas dans d’autres clubs, ce même soir, dans la même ville. Et à 1 h 30 a.m,la file indienne de gens au dehors se prolongeait malgré la pluie. Incroyable, mais vrai ! Et le samedi 19 mai, Klass était en double affiche avec le groupe « 5 Lan » à Fort Lauderdale. Une autre soirée réussie. On croit que Klass, après avoir réalisé une étude du marché, a fait ce qui est dans ses intérêts. Si une telle décision l’aide, si l bon pou li, il a fait le bon choix. Ne voulant pas gaspiller un disque de dix (10) chansons, Richie et ses col- lègues musiciens, ont choisi le moyen le plus sûr pour éviter que cela n’arrive à Klass cette fois-ci. Et les bootleggers n’auront pas envie ni intérêt à contre-façonner deux musiques pour les vendre au marché parallèle à un dollar cinquante (US 1,50 $). Cela ne dit pas que les groupes qui ont produit un album de treize (13) ou de onze (11) chansons sont voués à l’échec. Dépendant du nombre de chansons produits, un plan spécifique de promotion et de marketing doit être envisagé en conformité aux principes régissant de tels processus. À la lumière d’un tel principe, le personnel de Klass doit entreprendre une promotion et un marketing au rabais. On ne saurait ignorer l’impact psychologique des deux nouvelles compositions de Klass sur ses fans. Elles ont aussi attiré la curiosité des gens qui avaient fait le déplacement à Tatiana Night Club.
Tout compte fait, cette soirée a été une grande réussite. Hervé Bastien, le manager de Klass, a
suffisamment de matière et de preuves pour alimenter ses fanfaronnades habituelles—Li pral fè
dyolè nèt. L’action renforce et corrobore la parole. Le manager l’avait prévu l’ayant signalé au cours d’une interview qu’il avait accordée à la radio, la semaine écoulée, disant : « Je suis impatient, je devais être déjà à Tatiana Night Club aujourd’hui même ». On ne saurait laisser passer cette occasion sans présenter nos sincères compliments à Klass et lui souhaiter du succès continu. robertnoel22@yahoo.com
cet article est publié dans l’édition du 23 mai 2018 de l’hebdomadaire Haïti-Observateur et se trouve en P. 16 à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/05/H-O-23-mai-2018-2.pdf