Le groupe Zenglen joue sa dernière carte : Réussir ou échouer avec…

Le groupe Zenglen joue sa dernière carte par Robert Noël

  • Réussir ou échouer avec son nouvel album

La vie est régie par des loi qu’on doit respecter pour bien vivre. La loi des contraires touche tout ce qui existe dans la nature. Donc, elle est universelle. Tout a son contraire, par exemple, le jour et la nuit,
le bien et le mal, la richesse et la pauvreté, le blanc et le noir, le vide et le plein, la vie et la mort, l’homme et la femme, le diable et le Bon Dieu, la réussite et l’échec, etc.

Les ésotéristes ajouteraient à cette liste le macrocosme et le microcosme. Rien ne peut exister sans son contraire. D’ailleurs, c’est l’existence de l’un qui témoigne de celle de l’autre. On opte tous pour la réussite, mais une simple erreur peut nous conduire à l’échec. L’insuccès des deux derniers disques de
Zenglen témoigne d’un tel état de fait.

Le groupe Zenglen face à son destin
Chacun est responsable de sa réussite ou de son échec dans la vie. Sans que nous nous en rendions compte, nous vivons tous constamment une situation de « do or die » – réussir ou échouer dans la vie. C’est la fragilité de l’existence. On doit prendre toutes les mesures et précautions nécessaires pour éviter la seconde possibilité « die – échec ». Cela inclut aussi les musiciens, les groupes musicaux,
plus particulièrement le groupe Zenglen. Qu’on ne rende personne responsable de son échec dans la vie. Heureusement, un échec n’est jamais final, puisqu’on a toujours la possibilité de recommencer en se servant de ses erreurs et même de celles des autres comme expériences vécues pour mieux entreprendre la prochaine tentative avec plus d’assurance et l’esprit de bien réussir.

Voilà pourquoi nous devons être prudents et apprendre à danser au rythme de la vie, en contrôlant chaque pas que nous exécutons jusqu’au « coda » de notre existence, c’est-à-dire jusqu’à la fin de
notre vie. Les erreurs du passé doivent toujours nous servir de guide et d’aide-mémoire. Les responsables du groupe Zenglen et le grand public acclament le nouveau disque de cette formation musicale. On aurait tendance à dire que cette nouvelle production musicale de Zenglen « No Dead
End » est acceptée à l’unanimité.

Ce disque est vraiment de très bonne facture, mais il reste à savoir s’il va apporter le succès escompté, sans un plan concret et fiable de promotion et de marketing. L’on se demande comment Zenglen va-t-il s’y prendre financièrement pour satisfaire aux besoins immédiats (promotion et marketing), puisque au cours de la récente séance d’audition de son nouvel album, à Pembroke Pines, en Floride, Brutus avait presque crié faillite, au point de demander l’aide, le support des animateurs de radios, des journalistes culturels et d’autres acteurs de la scène HMI, tout aussi bien du grand public.

Zenglen pourra t-il réussir sans la promotion et le marketing de l’album ?
Il semble que le groupe Zenglen adopte une nouvelle approche de promotion et de marketing après la production de l’album « No Dead End »- voulant dire pas de cul-de-sac/d’impasse. Il faut dire que
l’album-studio du Zenglen est le meilleur de tous les disques produits jusqu’aujourd’hui. Zenglen ne s’écarte pas de la réalité musicale qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui et qu’il a toujours été. Il voyage
encore à bord du même bateau-Zenglen anlè menm bato a, comme le dit son slogan. Son identité musicale n’a subi aucune modification. Sa section cuivre reste et demeure percutante, avec Nicolena
Fer rentino, une saxophoniste au sommet de son art. Ce qui fait sa force musicale, ce sont sa simplicité de style, sa touche experte, sa sensibilité musicale et sa connaissance profonde.

Personne n’ignore que Zenglen, malgré tous les atouts qui jouent en sa faveur, a toujours fait face à des difficultés. Pendant ses 29 ans d’existence, il a connu une instabilité qu’aucun groupe musical n’a vécue. On est tous témoins soit de la défection constante de musiciens, soit d’un va-et-vient de musiciens au sein du groupe. Au cours de la session d’audition du nouvel album de Zenglen, le samedi 12 mai, au « Star House Restaurant », Brutus, le maestro du groupe, a su expliquer l’une des causes des défections en cascade des musiciens de Zenglen. Il impute le départ répété des musiciens à
l’inactivité du groupe musical sur le marché HMI, c’est-à dire quand Zenglen n’est à l’affiche ni dans les boîtes de nuit, ni aux festivals. Alors que les musiciens doivent répondre à leurs besoins immédiats et à ceux de leurs familles.

En période d’inactivité, Zenglen ne peut pas les assister financièrement. Il est tout à fait logique qu’une telle situation crée une atmosphère de tension et peut même causer l’énervement général, et par voie de conséquence, la fuite forcée des musiciens. Au « Star House Restaurant », le samedi 12 mai, Brutus avait fait savoir que Fréro Jean-Baptiste, le chanteur, a un emploi permanent et stable. Il bénéficie des avantages sociaux que les groupes musicaux évoluant sur la scène HMI ne peuvent garantir. Brutus a peut être oublié de dire que lui aussi a un emploi. Quand on a des responsabilités envers la famille, il faut trouver un moyen, tant soit peu, pour répondre à ses obligations.

Quel espoir pour le groupe Zenglen ?

Le groupe Zenglen a besoin d’un personnel administratif solide et compétent capable de gérer les finances et la bonne marche de ce groupe. Il semble que Brutus, à côté de son rôle de maestro, s’occupe de tout, surtout de l’embauchage de manager, de nouveaux chanteurs et d’autres musiciens. Il a quand même donné crédit à Fréro Jean-Baptiste qui l’a aidé en ce sens. Ce n’est pas le hasard qui justifie la présence de Zazou, le nouveau claviériste/keyboardiste au sein de Zenglen. Si Brutus a pris en charge toutes les responsabilités, c’est un choix personnel, puis qu’il a à ses côtés, au sein même de Zenglen, des gens compétents capables d’aider au niveau de gestion administrative.

Le public accuse Brutus de tous les maux qui empêchent Zenglen de respirer l’air d’un renouveau administratif. Il y a des gens qui lui demandent même de laisser la scène pour seulement s’occuper de l’administration du groupe. L’on se demande si Brutus ne souffre pas d’un traumatisme depuis qu’il a été victime d’un coup d’État en pleine soirée, où il a été publiquement chassé de Zenglen, à la grande
surprise du public. C’est ce qui avait forcé la création de « Zenglen Plus ». Il semble qu’il ne fasse confiance à personne. Il ne met pas en application les conseils qu’on lui donne, bien qu’il les qualifie
toujours d’excellents ou d’idées géniales.

On dirait que « mayi l nan solèy, l ap veye lapli ». On souhaite que Gérald Germain « Kaliko » de « Kaliko Productions » accompagne Zenglen et le conduit à bon port où le succès l’attend. Bien que le nouveau manager, Eugène Talabert, soit « in training », au stade d’apprentissage, il pourra continuer à répondre et à satisfaire aux besoins immédiats de Zenglen. Avec le temps, il finira par comprendre les trucs du métier que Brutus va lui apprendre. Fréro répète toujours que Zenglen navigue à bord du même bateau – Zenglen anlè menm bato a –, un bateau qui peut faire naufrage si la boussole ne l’oriente pas dans la bonne direction.

On comprend bien la situation, et cela encore mieux quand Brutus avait publiquement annoncé que US 50 000 $ ont été dépensés pour produire le nouvel album et que Zenglen se trouve maintenant sans argent. En politique, on aurait dit : Les caisses de l’État son vides ». La caisse deZen glen est vide. Pourtant, Zenglen is open for business – ouvert aux affaires. Les animateurs de radios et journalistes
culturels se plaignent du fait que Zenglen a épuisé un cachet de US 50 000 sans penser à un budget pour la promotion et aujourd’hui, disent-ils, il demande le support des membres du monde du divertissement, de l’« Entertainment ». Ils déclarent tous que la promotion est payante, et que Zenglen doit les payer pour promouvoir l’album, refusant de jouer le jeu du cœur. Mais, l’on se pose la question : Zenglen a-t-il un budget destiné à cet effet ?

On apprend que Brutus et des musiciens de Zenglen ont entrepris un voyage en Haïti dans le but de faire une tournée promotionnelle de l’album. Personne ne sait si le nouveau manager a décaissé
l’argent dont Zenglen avait besoin pour assurer la promotion et le marketing de l’album « No Dead End ». On espère que cette fois les responsables de Zenglen veuillent éviter le gaspillage de cet album par manque de promotion. On souhaite bonne chance au Zenglen et rappelle aux membres de l’équipage
de continuer à bord du même bateau et de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher que le bateau ne fasse naufrage, afin d’éviter que ce CD ne se noie dans l’océan de l’oubli.


cet article est publié par l’hebdomadaire Haîti Observateur, édition du 30 mai 2028 et se trouve à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/05/H-O-30-mai-2018-1.pdf