NOUVELLES BRÈVES
[Michel Bennett et sa fille Anya aux funérailles de leur père et ex-époux, à Port-au-Prince. Francois Nicolas Duvalier se met-il en piste pour la course vers le Palais national] [Le chef de la PNH Michel-Ange Gédéon] [foto illustration. Ramfis Trujillo jr. à la conquête de l’héritage politique perdu] Par Pierre Quiroule II P. 1, 9
Ramfis Trujillo jr., petit-fils du dictateur-assassin Rafael Leonidas Trujillo y Molina, a fait irruption sur la scène politique, en République dominicaine, après des décennies en exil dans le Bronx, New York. Sans doute il se portera candidat ā la présidence lors des prochaines joutes électorales, en 2020. Selon la publication en ligne destinée aux francophones, LepetitJournal République Dominicaine, du 9 décembre en cours, le rejeton de feu l’assassin des Haïtiens s’est déclaré contre la corruption « dégoutante » et le « clientélisme » qui sont l’apanage des barons du parti au pouvoir, le Parti dominicain de libération (PLD), ou Parti dominicain de libération (de feu Juan Bosch).
Nationaliste farouche, il s’est fait chaudement applaudir quand il a martelé : « Par tous les moyens je défendrai le drapeau dominicain ». Cette défense « par tous les moyens » vise surtout les Haïtiens, qu’ils soient nés en République dominicaine ou qu’ils aient récemment immigré dans l’État voisin. « Nous allons défendre notre nation, que l’invasion haïtienne soit pacifique ou non, soyons radicaux face au thème migratoire et fermons nos frontières », a-t-il lancé dans son premier discours, cité encore par LepetitJournal, opinant à son tour : « On croyait entendre Trump, le président de son pays.
Vu que la constitution dominicaine reconnait la double nationalité aux ressortissants dominicains, d’où qu’ils soient, le nouveau Trujillo aura, sans doute, l’appui de son président américain en tout ce qu’il entreprendra dans son second pays. en vue de “purifier la race” ».
L’unanimité n’est pas faite autour de Ramfis Trujillo jr., considéré comme un « intrus » par certains Dominicains. Citant Minou Tavarez Mirabel, une Dominicaine de souche, LePetit Journal rapporte : « Ce qui permet ā cet homme de venir faire de la politique dans notre pays, c’est précisément parce que la justice n’a pas été rendue. C’est ce qu’on appelle l’impunité. Son grand-père a saque le pays, l’a volé, n’a pas respecté la dignité des femmes, est considère comme le plus cruel des despotes qui a frappé l’Amérique latine au siècle dernier et pourtant il n’y a pas eu un seul prisonnier, personne ici n’a payé pour cela. Au contraire, beaucoup d’[entre eux], en complicité avec le pouvoir, ont gardé ce qu’ils avaient volé ». (Article ā lire en visitant le site: www.acento.com.do www.lepetitjournal.com/republiquedominicaine.
En Haïti un rejeton de Duvalier refait surface Et en Haïti le même phénomène nationaliste qui vient de se déclarer chez les voisins dominicains apparaît. Cette manifestation commençait à s’introduire sous la présidence de Joseph Michel Martelly quand il a pris sous ses ailes François-Nicolas Duvalier, fils de Jean-Claude et petit-fils du tyran François Duvalier, faisant l’éloge de feu son grand-père qui avait utilisé sa perspicacité « pour défendre les valeurs et les intérêts de la République d’Haïti, (…) un Hai tien de conviction, un grand nationaliste »
Cette campagne révisionniste se poursuit via le medium social Face book par Michèle Bennett Duvalier, la mère de François-Nicolas, qui s’en prend de temps ā autres ā ceux qui dénoncent encore les turpitudes de la famille Duvalier qui, père et fils, avait imposé leur pouvoir dictatorial sur le peuple haïtien durant vingt-neuf ans, de 1957 ā 1986. En clair, Mme Bennett marchant sur les brisées de feue Maman Simone, dans la promotion des ambitions de son fils Jean-Claude, entend s’installer ā nouveau, à la faveur de son fils, au Palais national, pour continuer l’œuvre de pillage de la caisse de l’État.
À noter qu’en juillet dernier, lors d’une tournée ā New York, les agents publicitaires de l’héritier des dictateurs Duvalier avaient fait un tapage autour d’une photo montrant François Nicolas Duvalier en compagnie de certaines personnalités dites de l’Organisation des Nations Unies, dont il était l’invité. Petit ā petit, on poursuit la campagne révisionniste de réhabilitation de la dictature et ses suppôts nostalgiques du pillage du pays.
Cette initiative semble s’inscrire dans le souci de renflouer les comptes en banque de la famille réduits par des procès intentés par l’État haïtien aussi bien par la dolce vita que Michelle et Jean-Claude menait en France ou encore les guerres inter-familiales qui avaient éclaté au sein des membres de l’ex-dynastie duvaliériste.
La nation est avertie ! En tout cas, un tel événement impose une révision de la vie des Duvalier.
Jovenel Moïse et co. : Aucun respect pour le peuple haïtien Deux jours suivis, sur deux continents séparés par l’Océan atlantique, des officiels haïtiens haut placés ont démontré leur manque de respect pour les citoyens, surtout ceux de la diaspora qui ont effectué des transferts d’environ deux milliards cinq cents millions de dollars ($2 500 000 000,00 l’an en Haïti. Dimanche dernier (10 décembre), des ressortissants haïtiens dans la zone métropolitaine de Paris et d’ailleurs attendaient le président Jovenel Moïse qui avait manifesté le désir de les rencontrer.
Après plus de deux heures d’attente, on a daigné dire aux patriotes réunis que le président a été « bloque » à Londres, en Angleterre, et ne pouvait pas honorer son rendez-vous.
La question se pose en toute objectivité : qu’est-ce que le président était-il allé faire ā Londres ? L’agenda publié n’avait mentionné que la France et la Belgique. Au contraire, des badauds de l’internet, se croyaient autorisés à fabriquer leur propres informations (fake news, quoi ?) faisant circuler sur l’internet que « le président n’avait pas de visa pour entrer en France ». Impossible, car le voyage d’un chef d’État ā un pays étranger fait l’objet d’un protocole qui prend tout en considération. On a fini par apprendre, de sources officieuses, que les intempéries ā Londres avaient immobilisé tous les vols de l’aéroport international Heatrow de Londres. Mais de tels éclaircissements n’expliquent pas la présence du chef d’État haïtien ā Londres, tandis que la délégation qui l’accompagnait, compris au moins trois ministres, notamment celui des Affaires étrangères et du Plan et de la Coopération externes, ainsi que des hommes d’affaires, étaient déjà sur place à Paris.
En effet, le lundi (11 décembre), le président a pu regagner Paris sans difficulté. Alors, on attend l’explication relative au détour ā Londres et le manque de respect affiché à l’égard des les compatriotes haïtiens et leurs amis français qui l’attendaient ā l’hôtel Hyat de Paris. Doit-on conclure que le président n’a pas de porte-parole pour aviser les gens des inconvénients qui l’empêchent de tenir parole. Pourtant, presque immédiatement après l’investiture de Nèg Bannan nan, la présidence avait annoncé l’entrée en fonction de compte quatre (4) porte-paroles.
En tout cas, Jovenel Moïse n’est pas à son premier tour de ce genre d’agissement. Une semaine plus tôt, soit le 4 décembre en cours, le président, sans aucun pré avis, avait laissé la capitale haïtienne tôt dans la matinée pour se retrouver jusqu’ā Caracas avec son homologue vénézuélien Nicolas Maduro. Entre-temps, des représentants de groupes des droits humains auxquels il avait donné rendez-vous pour le même lundi n’avaient pas été informés de son absence. Cela se comprend, surtout quand des employés du Palais et du ministère des Affaires étrangères étaient, eux aussi, dans le noir par rapport à cette visite clandestine. Jusqu’à ce que, du Venezuela étant, vers la mi-journée du lundi, on apprenait, via la presse vénézuélienne, que le président haïtien et son ministre des Affaires étrangères se trouvaient ā la capitale bolivarienne.
L’irrespect des normes devient alors la marque de fabrique des autorités haïtiennes.
Cela dit, il importe de souligner que lundi soir (11 décembre), le directeur général de la Police nationale haïtienne (PNH), Michel-Ange Gédéon, a, lui aussi, joué un mauvais tour ā des membres de la diaspora réunis au « Best Care College », ā East Orange, dans le New Jersey, où il avait rendez-vous avec des membres de la communauté haïtienne en vue de s’entretenir avec eux sur la situation sécuritaire au pays et d’obtenir l’apport de la diaspora à l’épanouissement de la terre natale. Il était 8 heures, heure locale, quand l’assistance a été avertie qu’il y avait empêchement, et que le D.G., se trouvant ā Chicago, au lieu de New York, n’allait pas pouvoir arriver ā temps.
En guise d’apaisement du mécontentement des uns et des autres, vers 8 h. 30, un individu qui ne s’est pas identifié, a téléphoné pour dire que le D.G. présentait ses excuses de ne pouvoir honorer sa parole, mais qu’il doit retourner au pays dans l’immédiat.
D’où appelait-il ? De New York, répondit-il. Puisqu’il n’y a pas de vol nocturne vers Haïti, le D.G. aurait pu venir ā New Jersey qui est ā seulement une heure de New York. Et pour quoi n’avait-on pas été averti beaucoup plus tôt, surtout que la réunion était programmée pour 6-9 heures du soir. Tout est cousu de fil blanc. Et l’assistance s’est dispersée, déçue, encore une fois, que les officiels haïtiens n’ont aucun respect pour la parole donnée.
Deux heures plus tard, on a appris que le D.G. était déjà de retour ā Port-au-Prince. On attend encore une explication officielle.
Quel singulier petit pays où les « chefs » se croient tout permis ! Et l’autre de dire : « Avek attitid konsa, nou pa pral okenn kote ». (Avec pareille attitude nous n’irons nulle part.)