PIERROT DÉLIENNE MINISTRE SANS MANDAT

DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIÉTÉ Par Dan Albertini

  • PIERROT DÉLIENNE MINISTRE SANS MANDAT
  • Entre (). La RD aurait-elle trouvé un terrain d’entente fraternelle sur l’île ou, répit stratégique puisqu’Haïti sans gouvernement élu, donc les ressortissants à l’étranger abandonnés, alors silence radio ? Curieux, Mirlande Manigat et Edmonde S-B sont muettes. Fermons les ().

Le gouvernement installé s’en va-t-il vers un naufrage diplomatique avec un ministre sans mandat ? Deux indices inquiétants pour une réalité provisoire, pourtant le bruit des 120 jours résonne plus fort que celui d’un mandat de cinq ans échu. Autre indice caché, Maryse Narcisse se croirait-elle alors présidente dans l’ombre ?

Il faudrait se le rappeler, le 9 octobre 2013, je publiais cet article Le Sénateur SDD ou l’immense pouvoir républicain. https://issuu.com/jean-juniorjoseph/docs/haiti-observateur-9-16-octobre2013/8. Deras était Président du Sénat. Je soulevais ainsi la question suivante : Desras est-il un ours diplomatique ? Et, dans le contexte de relations bilatérales avec la RD, je disais : la balle est en ce sens, dans le camp de Desras à ce stade-ci. Personne ne le connaît à ce titre. C’est une réponse qui ne tarderait à venir. On peut se le dire ouvertement aujourd’hui, Desras a complètement raté le train par la suite. Perte de siège, embourbement administratif, judiciarisation du statut protégé. Puis, candidature déficitaire à la présidence et perte de légitimité. En fait, Desras n’a démontré l’intelligence de la gestion du comité sénatorial sur les Affaires Étrangères, sur la sécurité intérieure pour mener à bien vers des élections crédibles. Il se retrouve d’un gouvernement proposé et refusé à un gouvernement ratifié, au poste de ministre de l’environnement dans un pays déshérité de la nature, donc un statut de sauvetage, et, ministre responsable à la Défense Nationale, dans un gouvernement où, Pierrot Délienne se retrouve aux Affaires Étrangères d’une part, et aux Affaires Intérieures d’autre part, dans un pays sous assistance militaire organisationnelle de l’ONU. Donc figurant, sans mandat républicain. Il faudrait évidemment accorder la chance au coureur, mais le temps presse et la constitutionalité menacée. En pleine gestion diplomatique onusienne.

Si le rapport Desras-Delienne est non négligeable, ce rapport inversé peut-être tout aussi inquiétant dans une période de transition que j’esquissais l’an dernier sous le signe d’une avalanche diplomatique prévisible. Desras-Delienne est-ce une nouvelle  menace anti-démocratique, anti-institutionnelle, à l’image d’un Lamothe-Mayard-Paul ? Ou, est-ce déjà des scories du PM à l’image de la plaisanterie Kplim ? Les 120 jours sont arithmétiquement inférieurs à ce jour et nous n’avons de Conseil Électoral fonctionnel pour répondre à une transition constitutionnelle ? Si nous devrions reconsidérer la mésalliance Desras-Martelly, et sa stérilité, nous nous trouvons dans l’obligation de mesurer rapidement le poids d’un échec du repêchage dans une formule Privert à définir.

J’ai lu avec beaucoup d’intérêts la réaction montréalaise (Exentus/Gustave) du REHMONCO. Fausse nervosité ou incompréhension diplomatique, ce qui d’ailleurs les pousserait à écarter une entrevue conséquente avec nous. Si je ne crois le Canada Trudeau envahisseur, je le crois coopérant avec Haïti. Sinon Deras-Delienne sans mandat.


Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 30 mars 2016 VOL. XXXXVI, No. 14 New York, et se trouve en P. 7 à :