Zoobop Politique Contre Shampwel de Rue

DIPLOMATIE INTERNATIONALE & SOCIÉTÉ Par Dan Albertini

Entre (). Le président Macron en ce jour à l’Académie française à Paris. Risque de déception locale, d’évasion linguistique étrangère ou mirage de coupole quand l’immortel qui soutient l’épée de legba croise celle de Richelieu ? Le milliard-2065 n’étant franco.fr. Fermons-les ().

Voici l’énoncé de principe de la charte mère de la République d’Haïti : la liberté individuelle est « un droit inaliénable ». Effet de causalité, toute personne détenue au-delà du délai défini qui reste donc dans la légalité perd ce droit fondamental qu’est la liberté individuelle. Si la détention prolongée est le fruit d’une manipulation politique, il y a donc crime politique.

Dans le système judiciaire haïtien, le juge d’instruction et le bras de la justice qui représente un immense pouvoir. Par exemple celui de libérer en fonction des délais prescrits. Dans le cas canadien, on a connu récemment « l’arrêt Jordan » qui a fait libérer des victimes de délais judiciaires. Le commissaire est le bras légal du gouvernement, l’avocat de la défense est le représentant de l’accusé. Nul lieu, pour du zoobop politique contre shampwel de rue, ce que dénonça d’ailleurs me. Heidi Fortuné, alors juge d’instruction, actuel ministre de la Justice.

Nous sommes ici dans le dossier de Jean Jackson Michel arrêté depuis le 25 avril 2017. J’ai parlé à cet effet, à me. Mireille Branchedor, conseil d’avocat de l’accusé incarcéré depuis. Sa lettre du 22 juillet 2017 adressée au juge d’instruction, me Berge Surpris, démontre sans détour l’obligation du juge d’instruction de libérer le citoyen Jean Jackson Michel, car il n’est en rien responsable ni concerné par les allégations qui le tenaient pour responsable des effets reprochés, à savoir complot contre la sûreté de l’État en organisant une manif qui aurait vu le président Jovenel Moïse dans son cortège blindé, essuyé la panique sous des jets de pierres. Plusieurs individus passant dans la zone et d’autres mêmes à la plage ont été arrêtés par la Police Nationale. Le juge d’instruction, Berge Surpris en aurait libéré sinon la plupart, car les faits dénoncés ne tiennent pas. Jean Jackson Michel est lui-même par contre détenu en prison.

D’autres faits. Jean Jackson Michel est un ancien candidat à la députation pour la zone de l’Arcahaie, évangéliste, professeur et homme d’affaires aux actifs d’Enjoy Plaza (matricule fiscale 003-472-040-4). Il faisait face entre autres à son adversaire politique, Lucien Jura du clan rose, ancien porte-parole de la présidence Martelly, actuel porte-parole de la présidence de Jovenel Moïse. Il y aurait donc crime politique si la main de Lucien Jura paraissait dans l’arrestation de son ancien rival politique sur le terrain, aux élections précitées. Certains faits cités par Me Branchedor démontrent clairement un lien avec des informations recueillies sur le terrain par nos sources, car les documents qui ont conduit à l’arrestation de Jean Jackson Michel à l’aéroport ne font pas dans les standards de la justice haïtienne. La main non dissimulée de Lucien Jura est d’office, selon une source fiable, et de Wilson Laleau (ancien ministre), propose un lien direct avec le président Moïse qui, curieusement, aurait été à l’Arcahaie à un moment où la commission rogatoire constituée devrait s’y rendre sur les lieux. Intimidation ?

Des informations recueillies au cours du mois de décembre 2017. Elles tendent à démontrer que la décision du commissaire du gouvernement, me. Ocnam Clamé Daméus, permettant au juge Surpris de libérer Jean Jackson Michel après un délai déjà trop long étant donné les circonstances, a été envoyée sine die, car il était démissionnaire. Un intérimaire soit le commissaire Salomon ou une Substitut, Me. Marie-Ange, qui aurait pu procéder au nom du gouvernement, pour l’institution, n’aurait trouvé une partie du dossier.

Coup de théâtre, me. Daméus réintègre ses fonctions, car le Premier ministre refuse sa démission inspirée par la note de blâme de son ministre de tutelle, l’ancien juge d’instruction, Heidi Fortuné. Nous avions communiqué avec le ministre Fortuné sur l’état des lieux, curieusement une deuxième lettre de blâme du ministère de la Justice est émise contre le commissaire Daméus, mais par Me Levelt Milord, directeur dans cette institution. Me. Daméus promet de s’en plaindre du non-conformisme du directeur. Entre temps, dit-on sur place, « la main de Lucien Jura manipule dans le silence ». « Il lui faut abattre cet adversaire afin de lui enlever ses chances au prochain scrutin », nous explique un important témoin politique de la cité du drapeau.

Le citoyen Jean Jackson Michel aurait été rançonné au niveau même d’un fondé de pouvoir  de cet office du gouvernement et des preuves d’écoute auraient été remises à une main sûre. Me. Branchedor promet de livrer bataille pour son client tout en respectant le secret de l’instruction, mais en interpellant le pouvoir du juge d’instruction en de pareilles circonstances. Le monde international doit être interpellé, car il y a injustice ici dans ce cas et violation grave du principe de liberté individuelle prise dans le contexte du droit inaliénable.

Si ce dossier n’est pas sans rappeler le cas du défunt juge d’instruction me. Jean Serge Joseph décédé après des suites qui démontrent des liens de rencontres avec le président Martelly, de son Premier ministre Laurent Lamothe, etc., au cabinet de son avocat. Nulle poursuite n’a eu lieu jusqu’au moment où aujourd’hui on parle du dossier PetroCaribe et de corruption, de milliards détournés. Le juge Berge Surpris est-il lui-même protégé par son doyen ?

La question qui se pose alors au commissaire Daméus est celle-ci : pourquoi il ne devient plus disponible pour l’enquête rogatoire, ou pourquoi ce retard, pourquoi cette rétention, quel lien avec Lucien Jura, quand le dossier de Jean Jackson Michel, au lieu de suivre son cours pendant ces derniers trois mois, est resté dans ses tiroirs de commissaire du gouvernement ?

Le Canada de Justin Trudeau vient d’accorder une aide politique d’un montant de $50 M à la caravane politique du changement du président Moïse qui protège les corrompus d’après les manifestations multiples au pays, tandis que le gouvernement de ce même Justin Trudeau au Canada, s’incline par-devant le principe de l’arrêt Jordan, dédommage dans l’affaire Khadr, mais condamne sur le principe de cette forme d’aide politique au gouvernement Moïse, un prisonnier sans procès que dire d’équitable. De l’argent qui servirait évidemment à construire des prisons politiques pour enfermer des prisonniers politiques tels que Jean Jackson Michel.

Que dirait alors le juge Kesner Michel Thermesis en cassation, si un jour, dû à la politique, ce dossier s’hébergeait à son niveau. L’école de la magistrature en vaut-elle alors la peine ?

Les institutions internationales ne s’alimenteront certainement pas en Haïti, avec ce standard.


cet article se trouve en P. 3 de l’édition courante de l’hebdomadaire Haïti Observateur : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/03/H-O-21-mars-2018-1.pdf