Pasteur Extrat : une mission de renaissance spirituelle. Par Jean Willer Marius.

Pasteur Extrat : une mission de renaissance spirituelle.

  • Par Jean Willer Marius. – segment de photo officielle

Le constat est éloquent : l’humilité préside enfin au destin des Adventistes du Septième jour, en Haïti. Preuve manifeste que Michel, le grand chef, se lève encore contre la coalition de rois venus du Nord pour insuffler une vie nouvelle à une Église qui semble éprise de l’asphyxie.

Pasteur Extrat, enfant légitime de l’Église, a su gravir discrètement tous les échelons jusqu’au sommet. Sa consécration, son calme et sa résilience évoquent Joseph, ce fils haï de ses frères mais aimé du Père. Il lui faudra néanmoins assumer ce lourd passif, fruit empoisonné de la malice et de l’impiété. Ces œuvres mortes qui prolifèrent lorsque l’arrogance asphyxie l’œuvre du Saint-Esprit.

Durant la dernière décennie, là où la technologie démocratisée permet à chacun de s’informer sans délai, l’Église s’est enlisée dans une torpeur spirituelle. Minée par les querelles intestines entre célébrants d’un même temple. La chaire sacrée s’est muée en scène de spectacle où des acteurs déposent leur show. Ce, devant le public. Lequel, paré comme pour le défilé de mode. La dissidence, fille de ressources non partagées, s’installe dans le temple comme alternative. La solennité et le respect du sacré se diluent considérablement, et nombreux sont ceux qui songent à renégocier le pacte des croyances fondamentales, socle même de cette foi et de notre salut en commun.

Le nouveau berger porte donc une mission sacrée, elle consiste à redonner souffle. Une Église exsangue, asphyxiée, attend. Ce berger doit faire rayonner à nouveau l’espoir dans cette communauté que désertent ses jeunes à bride abattue, incapable de résister à la concurrence d’un monde étourdi dans la drogue, donc dans la violence. Il doit implanter des centres de formation professionnelle accessibles pour combattre l’exploitation et l’oisiveté de la jeunesse. Interpeler ces pasteurs qui dissimulent leur ignorance biblique sous le masque de l’arrogance. Trop occupés à bâtir leur image, que de s’agenouiller devant la Parole. Car, sans consécration, point d’onction ; sans feu intérieur, point de parole qui transmet. Ici, l’Esprit ne se prête pas aux discours vides de sens. Il cherche des cœurs brisés. Et non pas de voix intoxiquées par les vues payantes, sur les réseaux. Telle l’histoire de Néhémie, il devra se faire sourd aux distractions, ayant une grande œuvre à accomplir pour Dieu. Dès lors, les attaques fuseront, les coups bas se multiplieront, mais sur les remparts de sa foi, les sentinelles veilleront sans relâche, c’est la promesse de l’Esprit consolateur.

Salutations fraternelles à ce premier quinquennat à l’œuvre adventiste en Haïti. Cette plume indépendante attend impatiemment les signes tangibles d’un changement de cap. Direction : le ciel. Que le Saint-Esprit nous éclaire, car les empreintes de Jésus sont éternelles, et, à les chercher avec ferveur, nous les retrouverons assurément.

Haïti-Observateur / ISSN: 1043-3783