Une tentative de «coup d’État» au Vénézuéla par Pierre Quiroule II

Une tentative de « coup d’État » au Vénézuéla par Pierre Quiroule II

La situation au Vénézuéla, a pris une tournure inquiétante hier, mardi, 30 avril quand, très tôt dans la matinée, Juan Gaiadó, entouré d’individus en uniforme des forces armées vénézuéliennes à un endroit non déterminé, a lancé un ultimatum au président Nicolas Maduro de démissionner tout en demandant aux forces armées de se soulever contre le président.

En effet, Leopoldo López, un leader de l’opposition, emprisonné auparavant par le gouvernement de Maduro, se tenait aux côtés de Gaiadó pendant que celui-ci lançait son ultimatum dé nommant son mouvement «Operacion Libertad»,espagnol pour Opération Liberté.

Le vice-président américain, Mike Pence, et le secrétaire d’État Mike Pompeo, équivalent de ministre des Affaires étrangères, étaient parmi les premiers à applaudir l’action de Gaidó. Du côté du gouvernement Maduro, c’est Dias do Cabello, président de l’Assemblée constituante créée par Maduro, qui a donné la riposte, déclarant l’opération Gaiadó de «coup d’État» sponsorisé par les États-Unis, tout en enjoignant les partisans du gouvernement de se porter à la défense de Miraflores, le palais présidentiel.

Entre-temps, les foules envahirent les rues de Caracas et d’autres villes du pays, vociférant des slogans en faveur de Gaiadó, tandis que les «colectivos», des miliciens pro-Maduro essayaient de rivaliser avec les partisans du président de l’Assemblée nationale, qui s’est autoproclamé président le 23 janvier après l’inauguration de Maduro, le 10 janvier dernier. Ā souligner que Maduro avait été élu le 20 mai 2018 à un second mandat de six ans, lors d’élections qui avaient attiré seulement 25,8 % de l’électorat, élections contestées par l’opposition et une bonne frange de la communauté internationale, y compris une majorité des nations de l’hémisphère occidental, membres de l’Organisation des États américains (OEA).

Ā souligner que tard mardi après-midi, le ministre chilien des Affaires étrangères, Roberto Ampuero, déclarait, de Santiago étant, que Leopoldo Lopéz et sa famille étaient des « hôtes » de l’ambassade chilienne à Caracas. Façon élégante d’affirmer que ce leader de l’opposition et sa famille ont opté pour l’asile politique. Est-ce dire que le « coup Gaiadó » a échoué? Il n’est que d’attendre. Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a déclaré que Maduro était sur le point de partir en exil à Cuba. Mais il a été déconseillé par les Russes.


cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur édition du 01 mai 2019 et se trouve en P.16 à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2019/05/H-O-1-May-2019.pdf