UN DES NEUF SÉNATEURS DONT LE MANDAT EST ÉCOURTÉ PAR JOVENELMOÏSE
- Sorel Jacynthe et sa femme conspués à Moron Dépossédée du véhicule de l’État qu’elle pilotait
Moins d’un mois après avoir éjecté du Sénat par Jovenel Moïse, le sénateur de la commune de Moron, dans la Grand’Anse, a connu un mauvais moment dans sa juridiction où ses mandants, comme on dit dans notre savoureux vernaculaire, lui réservait «youn kout po kann ak tout foumi». Pris à partie par des activistes de Moron, lui et sa femme n’ont pas eu le temps d’échapper à la vindicte populaire, surtout, paraît-il, les autorités de la capitale avaient dressé la meute de PHTKistes locaux contre lui.
L’ex-sénateur Sorel Jacynthe a été coincé par une foule bruyante qui lui demandai de restituer l’argent qui avait été alloué parla construction de «la place et du cimetière» de Moron. Il a été sévèrement pris à partie par la populace qui l’ont accusé d’avoir détourné cet argent qu’il avait reçu du ministère de l’Intérieur en vue de doter la ville d’un cimetière décent et de cette place publique que la population de Moron attendait depuis des mois.
Selon des journalistes présents en poste dans le département de la Grand-Anse, Mme Jacynthe, qui roulait un véhicule de l’État, a été a été ordonné d’en descendre et de remettre les clés. La femme de l’ex-parlementaire n’a pas résisté à l’injonction qui lui a été faite, sachant qu’elle n’avait plus aucune qualité légale pour continuer à avoir un tel véhicule en sa possession. Surtout qu’un avis en ce sens avait été adressé à tous les parlementaires dont le mandat venait à terme.
Jacynthe lui-même sait qu’il n’a aucune base légale d’apostropher ses détracteurs, vu que la fin de son mandat signifie la perte de tous les privilèges attachés à la fonction. Y compris le droit qu’avait sa femme de rouler le véhicule du Parlement qui avait été mis à sa disposition.
Qu’il soit dit que durant la confrontation avec l’ancien sénateur et son épouse, la population a fait montre d’un respect et d’une courtoisie exemplaires.
Il faut retenir que Sorel Jacyinthe, qui, durant sa prestation comme parlementaire, surtout en tant que député, n’a pas su faire montre de rectitude à l’égard de ses mandants. Par exemple, l’indiscrétion qu’il a affichée concernant les fonds mis à la disposition de sa juridiction en vue de la construction du cimetière et de la place publique semble avoir donné raison aux militants de Moron cherchant à rectifier les écarts de comportement de l’ex-sénateur sénateur.
Député de Moron, avant d’être élu sénateur de la Grand’Anse, Sorel Jacynthe était membre de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des députés, envoyé en mission à Washington, D.C. pour contrôler ce qui se passait à l’ambassade d’Haïti, à la capitale américaine, pendant que Ray Joseph était le représentant d’Haïti aux États-Unis.
Avant même de saisir les subtilités de la comptabilité, au moment où venait d’être transféré le compte de l’ambassade d’une banque à une autre, donnant l’impression de l’indisponibilité de certaines valeurs, Jacynthe pensait déjà qu’il avait découvert un détourneur de fonds potentiel de l’État. Aussi fit-il convoquer l’ambassadeur à Port-au-Prince, par-devant la Commission des Finances. Avant même la présentation de M. Joseph devant ce Comité, Sorel Jacynthe semblait mijoter les plans d’internement du diplomate au Pénitencier national.
Mais les choses avaient très mal tourné, le député ayant été amené à comprendre qu’une solide notion des quatre simples opérations de l’arithmétique lui aurait épargné de tels ennuis.
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 12 février 2020 VOL. L, No.6 New York, et se trouve en P. 1, 15 à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2020/02/H-O-12-februar-2020-1.pdf