À qui profite la rareté artificielle du dollar américain sur Haïti ?
- HAITI/ÉCONOMIE par Michel Léandre
L’économie haïtienne est moribonde : pas de taux de croissance affiche, la balance commerciale va de déficit en déficit, les importations ne peuvent pas être honorées, faute de devises, la banque Centre ne joue pas son rôle régulateur, les exportations sont a un point mort, faute de production, les transferts d’argent ne sont payes en devises .Somme toute une activité économique qui fonctionne au ralenti.
Depuis des temps en Haïti, ce sont les négociants qui font la loi dans le domaine des prix. Mais en temps de crise politique et sociale caractérisée par une absence marquée de l’État central, on assiste a une flambée déraisonnable des prix qui crève même le panier de la ménagère. Après le pays-lock de l’opposition improductive, le Covid-19 et son lot de chagrin, les masses défavorisées ne savent a quel saint se vouer. Les familles ne peuvent vraiment pas se nourrir à leur faim. Manger trois fois par jour, selon l’usage se réduit à manger parfois au sein des foyers les plus démunis. Le chômage aidant, les maigres emplois perdus vers la fin de 2019- début 2020 ne sont pas retournés. Durant le premier semestre 2020, l’économie n’enregistre aune forme de création d’emplois. D’où l’accroissement de la misère !
LE DILEMME DES TRANSFERTS
Après la réouverture des ports et aéroports du pays, l’on s’attendait a une accélération des activités commerciales et économiques en plus des transferts réguliers des parents à l’ étranger en faveur des leurs. La stupéfaction est de taille puisque le Gouvernement central, a coup de communiques et de notes de presse restait ambigu jusqu’à montrer son vrai visage. Officiellement, l’État demande aux responsables des Maisons de transferts de payer les bénéficiaires en gourdes. Les différentes branches de l’État n’accordaient pas leurs violons à la même game. Tantôt il faut payer en dollars, tantôt en gourdes. Rien ne se fait au hasard. D’où vient le mobile du crime? C’est clair que c’est l’État qui en profite aidé par les secteurs maffieux les bureaux de changes les plus cotes de la place.
Les transferts sont payés en gourdes alors que les prix grimpent a la cadence du dollar. En exemple, la grosse marmite de riz qui coutait seize dollars en janvier 2020 est passée à vingt-six ; la petite marmite de sucre brun se vendait a huit dollars coute maintenant douze dollars. La grande supercherie est dans le taux paye qui est le plus bas par ces Seigneurs du dollar. Vous êtes payés selon l’intérêt ou l’humeur des responsables de ces banques ou maisons de changes et de transferts combines.
Cette situation a déjà créé des victimes, car au début les bénéficiaires prenaient les rues pour exiger que leur argent soit remis en devises, mais, ne pouvant pas tenir trop longtemps, les profiteurs gagnaient cette bataille d’ usure vu que ces infortunes ne peuvent se passer de cette manne salvatrice des parents de l’extérieur. À suivre. ML
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur VOL. L No. 32 (New York), de l’édition du 19 août 2020 et se trouve en P. 3, 5 à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2020/08/H-O-19-aout-2020-1.pdf