Rebondissement imminent… Tous les accusés seront-ils regroupés au même lieu ?
par Léo Joseph
Après plus de deux ans en gestation, il semble que le dossier du Manzanares ou « Bateau sucré »
soit sur le point de rebondir. Rebondir parce que l’affaire aurait atteint la phase du jugement des accusés, plus de deux ans après que ce bateau, qui battait pavillon panaméen, eut jeté l’ancre au Terminal Varreux, à Port-au-Prince transportant 665 tonne de sucre, en provenance de Panama. Mais parmi les sacs de sucre étaient également dissimulés environ 140 tonnes de stupéfiants mixtes, en grande partie de cocaïne et d‘héroïne, mais aussi de marijuana. Au bout d’une semaine, le temps qu’il a pris à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) d’effectuer le déchargement du vaisseau, les autorités policières haïtiennes, qui menaient l’opération, de concert avec des agents de la Drug Enforcement Administration (la Brigade fédérale américaine antidrogue ou DEA), l’identité de ceux qui avaient commandé le sucre, mais aussi les narcotiques, a été établie. La plus forte quantité de stupéfiants jamais importée à Port-au-Prince, voire en Haïti, cette cargaison était si importante que, selon des sources proches de la DEA, il fallait un consortium d’hommes d’affaires alliés au pouvoir Martelly-Lamothe pour en défrayer le coût. En tout cas, se basant sur le manifeste, qui avait été confisqué par les autorités, il a été établi que l’importateur du sucre et de la cargaison interdite était Marc-Antoine Acra, agissant pour le compte de la société Anabatco appartenant à la famille Acra. Une série d’autres personnes ont été identifiées comme partie prenante de cette opération. Après plusieurs mois d’incarcération, l’équipage du navire, au moins une demi-douzaine de ressortissants étrangers, furent renvoyés hors de cause.
soit sur le point de rebondir. Rebondir parce que l’affaire aurait atteint la phase du jugement des accusés, plus de deux ans après que ce bateau, qui battait pavillon panaméen, eut jeté l’ancre au Terminal Varreux, à Port-au-Prince transportant 665 tonne de sucre, en provenance de Panama. Mais parmi les sacs de sucre étaient également dissimulés environ 140 tonnes de stupéfiants mixtes, en grande partie de cocaïne et d‘héroïne, mais aussi de marijuana. Au bout d’une semaine, le temps qu’il a pris à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) d’effectuer le déchargement du vaisseau, les autorités policières haïtiennes, qui menaient l’opération, de concert avec des agents de la Drug Enforcement Administration (la Brigade fédérale américaine antidrogue ou DEA), l’identité de ceux qui avaient commandé le sucre, mais aussi les narcotiques, a été établie. La plus forte quantité de stupéfiants jamais importée à Port-au-Prince, voire en Haïti, cette cargaison était si importante que, selon des sources proches de la DEA, il fallait un consortium d’hommes d’affaires alliés au pouvoir Martelly-Lamothe pour en défrayer le coût. En tout cas, se basant sur le manifeste, qui avait été confisqué par les autorités, il a été établi que l’importateur du sucre et de la cargaison interdite était Marc-Antoine Acra, agissant pour le compte de la société Anabatco appartenant à la famille Acra. Une série d’autres personnes ont été identifiées comme partie prenante de cette opération. Après plusieurs mois d’incarcération, l’équipage du navire, au moins une demi-douzaine de ressortissants étrangers, furent renvoyés hors de cause.
L’enquête ouverte, tout en confirmant Marc Antoine Acra comme importateur du sucre, le rendit automatiquement responsable aussi des stupéfiants importés. Dès lors, M. Acra s’est retrouvé en
porte à faux par rapport à la justice, sa responsabilité étant, dès lors, déclarée « absolument claire ». À part Marc-Antoine Acra l’importateur, les autorités judiciaires trouvaient Sébastien François Xavier Acra également responsable dans cette transaction.
Le juge instructeur Berge O. Surpris, qui était chargé du dossier, rendit son ordonnance de clôture : Marc Antoine Acra, directeur de la société Anabatco, en tant qu‘important des marchandises; et
Sébastien François Xavier Acra, qui avait effectué un voyage en Colombie coïncidant avec l’arrivée du Manzanares au port d’embarquement de Buenaventura, sont inculpés pour introduction de la marchandise illicite dans le pays. Les accusés interjetèrent immédiatement appel. Mais Marc-Antoine, pressentant qu’il n’avait aucune chance de se faire disculper, s‘enfuit du pays et décida de séjourner
sine die en République dominicaine où il se trouve encore aujourd’hui. Il vit comme fugitif en territoire dominicain depuis plus de deux ans et demi.
porte à faux par rapport à la justice, sa responsabilité étant, dès lors, déclarée « absolument claire ». À part Marc-Antoine Acra l’importateur, les autorités judiciaires trouvaient Sébastien François Xavier Acra également responsable dans cette transaction.
Le juge instructeur Berge O. Surpris, qui était chargé du dossier, rendit son ordonnance de clôture : Marc Antoine Acra, directeur de la société Anabatco, en tant qu‘important des marchandises; et
Sébastien François Xavier Acra, qui avait effectué un voyage en Colombie coïncidant avec l’arrivée du Manzanares au port d’embarquement de Buenaventura, sont inculpés pour introduction de la marchandise illicite dans le pays. Les accusés interjetèrent immédiatement appel. Mais Marc-Antoine, pressentant qu’il n’avait aucune chance de se faire disculper, s‘enfuit du pays et décida de séjourner
sine die en République dominicaine où il se trouve encore aujourd’hui. Il vit comme fugitif en territoire dominicain depuis plus de deux ans et demi.
Deux autres individus sont également inculpés. Il s’agit de Fedner Doliscar, alias Surpris, et Wilfrid Jacquelin, alias Bouboul. On laisse croire, dans les milieux juridiques, à Port-au-Prince, que ces derniers sont retenus surtout comme témoins, vu le rôle qu’ils avaient joué dans le processus de déchargement des bateaux qui viennent à ce port.
Marc Antoine Acra sous haute surveillance en Rép. dom ?
On apprend, dans les milieux proches de la DEA, que depuis la fuite de Marc Antoine Acra, en République dominicaine, il est placé sous haute surveillance par les autorités dominicaines agissant sous la dictée de la DEA. Aussi le fugitif ne fait-il un seul geste ou déplacement à l’intérieur de l’État voisin sans qu’il ne soit suivi de près. Autrement dit, il sera disponible dès qu’aura été décidé le jour de son procès. Présentement, à Santo Domingo, on laisse croire que le dossier du Manzanares serait fin prêt pour être entendu par-devant un juge haïtien et que tous les accusés se retrouveront dans un même lieu pour le procès. On affirme, par ailleurs, que les responsables de la DEA, déployés sur les deux territoires de l’île, surveillent tout ce qui bouge, dans l’environnement de Marc Antoine Acra. De telle sorte que tout sera mis en œuvre pour s’assurer que son transfert en Haïti se réalise « sans anicroche ». Rappelons aussi que, comme le cas traînait au bureau du juge d’instruction, depuis avril 2015, les Américains exercèrent de fortes pressions sur les autorités judiciaires haïtiennes pour faire avancer le dossier. Ils finirent par donner la chiquenaude qui fit agir dans le sens d’un verdict de clôture. Des sources qui souhaitent rester anonymes ont précisé que des procureurs américains avaient même eu des réunions avec un ministre de la Justice haïtiens à ce sujet.
Pour avoir été à l’origine de la confiscation du Manzanares et de la cargaison de stupéfiants qu’il transportait, les Américains se déclarent partie prenant du dossier et s’impliquent à fond dans l’instruction de l’affaire, comptant l’accompagner jusqu’à sa conclusion finale. Un procureur fédéral a laissé entendre qu’ils comptent rester «proactifs dans le dossier », car sachant, dit-il, qu’il s’agit d’une « grosse affaire » à laquelle trempent de grosses légumes du monde des affaires, et même de personnalités haut placées dans la politique, en Haïti.
On apprend, dans les milieux proches de la DEA, que depuis la fuite de Marc Antoine Acra, en République dominicaine, il est placé sous haute surveillance par les autorités dominicaines agissant sous la dictée de la DEA. Aussi le fugitif ne fait-il un seul geste ou déplacement à l’intérieur de l’État voisin sans qu’il ne soit suivi de près. Autrement dit, il sera disponible dès qu’aura été décidé le jour de son procès. Présentement, à Santo Domingo, on laisse croire que le dossier du Manzanares serait fin prêt pour être entendu par-devant un juge haïtien et que tous les accusés se retrouveront dans un même lieu pour le procès. On affirme, par ailleurs, que les responsables de la DEA, déployés sur les deux territoires de l’île, surveillent tout ce qui bouge, dans l’environnement de Marc Antoine Acra. De telle sorte que tout sera mis en œuvre pour s’assurer que son transfert en Haïti se réalise « sans anicroche ». Rappelons aussi que, comme le cas traînait au bureau du juge d’instruction, depuis avril 2015, les Américains exercèrent de fortes pressions sur les autorités judiciaires haïtiennes pour faire avancer le dossier. Ils finirent par donner la chiquenaude qui fit agir dans le sens d’un verdict de clôture. Des sources qui souhaitent rester anonymes ont précisé que des procureurs américains avaient même eu des réunions avec un ministre de la Justice haïtiens à ce sujet.
Pour avoir été à l’origine de la confiscation du Manzanares et de la cargaison de stupéfiants qu’il transportait, les Américains se déclarent partie prenant du dossier et s’impliquent à fond dans l’instruction de l’affaire, comptant l’accompagner jusqu’à sa conclusion finale. Un procureur fédéral a laissé entendre qu’ils comptent rester «proactifs dans le dossier », car sachant, dit-il, qu’il s’agit d’une « grosse affaire » à laquelle trempent de grosses légumes du monde des affaires, et même de personnalités haut placées dans la politique, en Haïti.
cet article de l’édition sur support papier de l’hebdomadaire Haïti Observateur, du 24 janvier 2018, se trouve en P. 1 et 15, à cette adresse-ci : https://haiti-observateur.net/wp-content/uploads/2018/01/H-O-24-Janv-2018-1.pdf