GLOBAL VOICE GROUP DANS LES LUNETTES DU FBI
- Perquisition au bureau de Lamothe et de Patrice Baker
- Une grande quantité de documents confisqués… par Léo Joseph
L’ex-Premier ministre de Michel Martelly et le bon ami de ce dernier, tennisman comme lui, sont dans le collimateur de la justice américaine. Propriétaires de Global Voice Group (GVG), compagnie de télécommunication constituée en société commerciale dans l’État de la Floride et qui avait son siège social à Miami, les deux sont l’objet d’une enquête par le Federal Bureau of Investigation (FBI). Le bureau de Laurent Salvador Lamothe et de Patrice Baker a été perquisitionné par des agents de cette institution, après avoir été dénoncé pour fraude au détriment de la République du Ghana, en Afrique. Cet te action menée contre MM. Lamothe et Baker pourrait donner raison à Léo Joseph dont les articles publiés dans Haïti-Observateur, en 2013, faisaient état de la corruption de ministres et de chefs d’État africains par les propriétaires de la GVG pour avoir accès à des contrats juteux, dans les télécommunications.
Des sources proches du FBI ont révélé que, le gouvernement ghanéen a dénoncé la Global Group, une compagnie américaine, qui a, depuis, changé de résidence pour s’établir en Afrique du Sud et aux îles Seychelles, dans l’océan Indien. En tout cas, laisse-t-on croire, dans ces mêmes milieux proches du FBI, il semble que le Sénégal, qui aurait été victime des mêmes abus faits au Ghana, ait emboîté le pas, ayant décidé de faire les mêmes dénonciations contre Lamothe et son associé. Ce qui ― cela va de soi ―, renforce davantage les accusations portées contre ces derniers.
Les agents du FBI lancés sur une fausse piste dans un premier temps
Les mêmes sources ont précisé que les agents du FBI s’étaient, dans un premier temps, lancés sur une fausse piste, car ignorant, au préalable, que Lamothe et Baker, pour brouiller les pistes, avaient fermé les portes de la Global Voice Group à Miami (Floride) et transféré la résidence de leur compagnie en Afrique. Aussi, l’adresse de la GVG et de No-Pin, une autre compagnie que possédaient Lamothe et Baker, qui se trouvaient au même étage que la firme d’avocats qu’avaient engagé ces deux hommes, en vue de lancer la poursuite contre Léo Joseph « pour diffamation », à Brickell Ave., au centre-ville de Miami, fut-elle changée pour l’Afrique du Sud et les îles Seychelles.
Sur ces entrefaites, quand les agents du FBI firent irruption à l’ancienne adresse, le bureau ne se trouvait plus dans cet immeuble. Mais la nouvelle adresse leur a été communiquée et se trouve à Del Rey Beach, avec une autre compagnie. Celle-ci a été fondée en février 2017. Le nom de Lamothe ne figure pas dans les documents constitutifs de « PJMEX INTERNATIONAL LLC », (une société aux capacités limitées). La déclaration de mission de cette société est ainsi stipulée : servir de pont entre Haïti et le monde en vue de promouvoir la croissance et le développement, une seule cargaison, un seul conseil et une seule consultation à la fois. Nous nous efforçons d’être une compagnie de service de transport et de solution internationale de premier ordre. L’adresse se trouve à Del Rey Beach, au 5171 Madison Drive.
L’agent inscrit au commerce pour cette compagnie s’appelle Patrick Noramé, ex-directeur général du Bureau de monétisation des programmes d’aide au développement (BMPAD), le prédécesseur de Saint-Fleur, avec la dame Marjorie Noramé, dont l’adresse est également indiquée au 5171, à Del Rey Beach.
On apprend que lors de leur descente à cette adresse, les agents du FBI ont confisqué et emporté une grande quantité de documents qui seront passés au peigne fin. Car on laisse croire aussi que l’enquête ou verte sur la dénonciation de ces deux pays pourrait s’étendre à d’autres activités qui avaient été précédemment dénoncées.
Au fait, des observateurs ont indiqué que, dans la mesure où Lamothe serait impliqué dans l’affaire des armes de Saint-Marc, l’enquête en cours pourrait déterrer des documents liés à cette activité criminelle. En tout cas, ces derniers soutiennent qu’une fois des agents du FBI ou toute autre autorité concernée par le respect des lois parviennent à s’introduire dans la maison, au bureau ou dans n’importe quel endroit appartenant à une personne se trouvant sous le coup d’une enquête, tout matériel trouvé, qui peut servir de preuve ou corps du délit dans un procès, sera confisqué.
Une tentative pour couper court à l’enquête
Une source proche d’un procureur fédéral basé à Miami a révélé que Laurent Lamothe a tenté d’arrêter l’enquête en faisant au gouvernement ghanéen une proposition que ce dernier a jugée « indécente ».
En effet, a précisé ce dernier informateur, Lamothe et Baker, par le truchement de Global Voice Group, auraient fraudé le Ghana pour un montant évalué à USD 300 millions. Pour couper court à l’enquête, fait-on encore savoir, l’ancien Premier ministre haïtien aurait proposé de restituer cette somme. Mais on dit que les autorités ghanéennes auraient repoussé cette proposition d’un revers de main.
D’autre part, on prétend que le montant fraudé contre le Sénégal s’élèverait à USD 600mille $.
Je n’ai pas pu avoir le son de cloche de Laurent Lamothe dans cette affaire. Deux textes expédiés, l’un sur son téléphone en Floride, et l’autre à celui auquel il est abonné en Haïti n’ont pas eu de réponse. Un de ses avocats a été contacté afin de l’avertir que Léo Joseph d’Haïti-Observateur voulait lui parler concernant la perquisition effectuée par des agents du FBI à son bureau à Miami. Mais plus de quatre jours plus tard, l’avocat n’a pas donné signe de vie.
Espérons que, d’ici la semaine prochaine, l’ancien Premier ministre Lamothe finira par sortir de son trou. Puisque nous avons l’intention de continuer à éplucher ce dossier. L.J.
cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 30 janvier 2019 et se trouve en P. 1, 12, à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2019/01/H-O-30-jan-2019-1.pdf