Tragédie Aérienne En Éthiopie, Des Répercussions Internationales

Tragédie Aérienne En Éthiopie, Des Répercussions Internationales par Pierre Quiroule II

  • NOUVELLES BRÈVES

Depuis dimanche dernier, 10 mars, le crash d’un avion de la flotte éthiopienne, causant la mort des 157 à bord, domine les nouvelles, car des citoyens de 35 pays, y compris 19 cadres des Nations Unies (ONU), selon Antonio Guterres, le secrétaire général de l’organisme mondial. Présentant ses condoléances aux familles éplorées, il ordonna que le drapeau de l’organisation un peu partout dans le monde soit mis en berne lundi.

En effet, selon les dépêches de presse d’Addis-Ababa, la capitale éthiopienne, quelque six minutes après avoir décollé à destination de Nairobi, Kenya, le Boeing 737 MAX 8, plongea au sol, semi-enterré parla force de la descente fulgurante. Vu qu’il s’agit d’un deuxième accident d’un appareil 737, plusieurs pays de par le monde, tels des alliés des États-Unis (EU) comme l’Allemagne, l’Australie et l’Angleterre, ont ordonné que tout appareil de ce modèle reste au sol jusqu’à nouvel ordre.

Toutefois, jusqu’au moment de mettre sous presse, mardi soir, la Federal Aviation Administration, l’agence gouvernementale américaine régulatrice du service aérien, n’avait rien ordonné concernant le 737. La « black box » (la boîte noire), permettant d’analyser les raisons de l’accident, a été récupérée lundi. Ainsi, dans les prochains jours, on saura davantage. Ā souligner qu’au mois d’octobre dernier, un réacteur 737 du même type, de la flotte Lion Air, plongea dans la mer de Java juste après le décollage de l’aéroport de Jakarta, capitale de l’Indonésie, emportant dans l’au-delà les 189 se trouvant à bord.

Selon le quotidien anglais Guardian, du lundi 11 mars, les cadres de l’ONU étaient attendus à Nairobi où ils devaient, entre autres, participer à une assemblée durant toute la semaine pour discuter de l’environnement. Ainsi, comme partout ailleurs, le drapeau onusien flottait à demi mât à Nairobi. Une minute de silence était observée avant l’ouverture de la séance et les conférenciers qui se succédaient au podium commençaient tous par des expressions de sympathie aux familles ainsi qu’aux collègues affectés par la perte de nombreux scientistes et experts environnementaux.

Vu que l’ONU a perdu nombre de ces cadres en Haïti lors du tremblement de terre du 12 janvier 2010, le nom d’Haïti a été évoqué comme pays où l’organisation internationale a perdu beaucoup plus de cadres que partout ailleurs. En effet, selon une compilation de la chaîne CNN, publiée le 26 décembre 2018, 102 cadres et employés divers de l’ONU ont connu la mort en Haïti lors du séisme ainsi que 122 citoyens américains. Au total, les estimations des morts varient entre 220 milles et 300 milles et les blessés étaient à 300 milles.

Le mur du président Trump réapparaît dans le budget 2019-2020

Lundi (11 mars) le président Donald Trump a envoyé un budget record de quatre trillions sept cent cinquante milliards de dollars (4 750 000 000,00 $) au Congrès, augmentant davantage ce qu’avait requis le Pentagone dans la rubrique défense, réduisant les rubriques santé et environnement, tout en incluant une somme plus élevée qu’auparavant pour le mur qu’il se propose d’ériger tout le long de la frontière sud avec le Mexique, une promesse de campagne électorale quand il affirmait que « le Mexique paierait pour le mur ». Et Nancy Pelosi, présidente de la Chambre basse, sous obédience démocrate, de dire tout de go : « Budget mort-né ! » (Dead on arrival).

Des analystes font remarquer que le budget du président est un acte politique à la veille des élections présidentielles de novembre 2020, sachant bien que le Congrès n’est pas d’humeur à approuver un budget anticipant un déficit d’environ un trillion cent millions de dollars ($1100 000 000,00) l’année prochaine. Mais il pourra blâmer les démocrates, surtout en matière de sécurité.

Toutefois, outre les démocrates qui s’opposeront à ce budget qui réduit des programmes comme Medicaid et Medicare, des républicains conservateurs le digèrent mal, à cause du déficit qu’il génère. Selon des calculs d’experts fiscaux, si l’on devait adopter ce budget, il faudra quelque 15 ans pour le pays d’être à flots. Or, auparavant, le président critiquait l’administration Obama, accusée d’avoir doublé la dette du pays durant ses huit ans au timon de la nation par ses budgets qui prônaient des programmes sociaux.

Revenant avec son projet de mur, le président a jouté huit milliards six cents millions de dollars (8 600 000 000,00 $), une augmentation de trois milliards sur les cinq milliards six cents millions (5 600 000 000,00 $) qu’il exigeait dans son dernier budget. Ce qui avait conduit à la fermeture partielle du gouvernement durant 35 jours, causant des torts à nombre de familles, dont huit mille (8 000) employés fédéraux congédiés, ou travaillant sans paie quant à ceux occupant des positions d’urgence leur interdisant de faire la grève. En dernier lieu, un mouvement «call sick» (ils sont tombés malades), à l’initiative des aviateurs civils se disant empêchés de piloter les avions, avait affecté toute la zone est des États-Unis, privée de services aériens. Et le président capitula.

La Congress Wotan (député) Pelosi, faisant allusion aux déboires du peuple américain lors du dernier «shutdown» (fermeture), a avancé: “Apparemment, il [le président] n’a pas appris la leçon”.C’est dire que les démocrates, enhardis par leur dernière victoire lors du bras fort avec le chef de l’État, sont prêts à lui tenir la dragée haute quant à son dernier budget. Car, le public avait tenu le président pour responsable des problèmes découlant de la fermeture partielle du gouvernement. Si le président devait récidiver en occasionnant une autre fermeture, il encourra le risque d’une perte de popularité juste à la veille des élections de l’an prochain.

Politicienne madrée, lundi après-midi, Mme Pelosi a annoncé qu’elle s’oppose à une mise en accusation (“impeachment”) du président Trump, tel que voulu par les plus jeunes législateurs démocrates au Congrès. Ce qui pourrait “diviser la nation”, a-t-elle dit, lors d’une année électorale, à un moment où M. Trump pourrait jouer la carte de la victime. Elle préfère faire face à un candidat Donald Trump à la réélection sous le coup d’accusations multiples et choisissant de partir en guerre pour l’érection d’un mur, action rejetée, selon les sondages, par une écrasante majorité de l’électorat.


Après le carnaval des Cayes, Sweet Mickey est contesté à Montréal

Pour le Carnaval national 2019, qui a été renvoyé officiellement, l’administration Moïse-Céant avait investi des millions pour sécuriser l’ex-président-musicien durant les trois jours gras aux Cayes, la métropole du département du Sud. Est-ce que l’administration Trudeau, au Québec, fera autant pour la prestation controversée du chanteur au verbe de fiente lors de sa prestation le vendredi 22 mars sous le patronage de « Basmint Mizik Entertainment », secondé par les promoteurs « Good Life » et « Bel Garçon ? »

En tout cas, selon un article de Jean Numa Goudou, paru sur le blog « In Texto, Jounal nou » depuis tantôt une semaine, Carl Edward Osias, de « Basmint Mizik Entertainment » affirme : « Nous sommes conscients de toute la controverse qu’il y a autour de l’artiste. Mais nous, nous vendons un produit et il y a des gens qui l’aiment ». Ainsi, M. Osias, dit Goudou, “assure que toutes les dispositions de sécurité ont déjà été prises en vue d’offrir du plaisir aux participants”.

Sécurité, on aura besoin, surtout que lors d’émissions ligne ouverte, plusieurs personnes appellent au boycott. Que ce soit à Radio Centre-ville, qui clame sa “neutralité” ou à CPAM 1410, on reçoit des plaintes. Au contraire, selon Goudou, lors d’une émission Face-à-face animée par Jean Ernest Pierre sur les ondes de CPAM, un auditeur, mécontent au possible, a tempêté : « Il faut leur lancer des pierres ».

Cela rappelle une situation aux Cayes le dimanche soir, 3 mars dernier, le premier jour des ribambelles, quand la panique s’est mise de la partie suite aux pierres qui pleuvaient de partout. Micky et sa bande sont sortis sains et sauf, pour reparaître le lundi, escorté d’une meute d’agents de sécurité faisant la concurrence aux festivaliers.

En tout cas, depuis le 2 janvier, Frédéric Boisrond, MBA, sociologue, avait adressé une lettre ouverte au premier ministre Justin Trudeau dans laquelle il a supplié le chef canadien en ces termes: « De grâce . . . épargnez le Canada de cette disgrâce ». Et sur sa page Facebook on peut lire : «. . . J’ai fait parvenir cette lettre au premier ministre du Canada pour lui demander de tout faire pour empêcher que cet ex-président d’Haïti, un chanteur qui fait l’apologie du viol, ne vienne vomir son discours haineux, pervers qui normalise et glorifie la violence faite aux femmes ».

Il n’est que d’attendre le 22 mars pour se faire une idée des Haïtiens et Haïtiennes de la Belle Province ! N’est-il pas vrai qu’un proverbe veut que « Tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin elle se case ? » Pierre Quiroule II 13 mars 2019


Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 13 mars 2019 et se trouve en P 16, et se trouvera à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2019/03/H-O-13-march-2019-1.pdf