La PANDÉMIE du COVID-19 envahit-il le CERCLE de la PRÉSIDENCE ? par Léo Joseph

LA PANDÉMIE DU COVID-19 ENVAHIT-IL LE CERCLE DE LA PRÉSIDENCE ? par Léo Joseph

  • Le nombre de cas de loin sous-rapportés Chiffré à plus de 384 dans les milieux non officiels…
  • Chiffré à plus de 384 dans les milieux non officiels…
  • Ayant eu la toux, quelle est la nature de la fièvre de Sophia Saint-Rémy ?

Tandis que les dirigeants du monde entier gèrent la pandémie du COVID-19 dans l’ouverture totale, informant les citoyens des différentes phases de son évolution, ainsi que le nombre de personnes suspectées d’être infectées ou qui sont mises en isolement, plus les décès enregistrés, en Haïti, le contraire est plutôt la norme. Menteur invétéré, Jovenel Moïse essuie la méfiance de la population. Celle-ci refuse d’obéir aux consignes qu’il a passées, ainsi qu’aux statistiques officielles sur la maladie fournies. Et pour cause. Puisque, en ce qui a trait aux nombres de victimes annoncées par le pouvoir, il serait de loin supérieur au chiffre de quatre ou six rapportés ou confirmés par le ministère de la Santé publique et de la population.

En effet, des sources indépendantes ont révélé qu’il existe, tout au moins, 384 cas de contaminations par le coronavirus. Dans la mesure où ce chiffre est communiqué par des voies non officielles, au fait dans un contexte, qu’on dirait même clandestin, il n’est pas possible d’établir concrètement les différentes catégories dans lesquelles il faut mettre ces victimes. Toutefois, vu la manière dont les citoyens mènent leurs vies, en dépit des dispositions restrictives prises par le gouvernement, on ne voit pas comment le nombre de personnes infectées pourrait se situer à moins d’une dizaine, comme l’ont indiqué les autorités. En tout cas, c’est bien ce que croient les étrangers qui vivent dans le pays.

La pandémie envahit-elle le cercle de la présidence ?

Dans la mesure où le chef de l’exécutif lui-même, Jovenel Moïse, n’est pas un homme de parole, tout ce qu’on dit de lui prend l’allure de la vérité. Aussi la rumeur circulant sur les médiaux sociaux, principalement sur What’sApp, faisant croire qu’il serait infecté, est-elle accréditée dans le grand public. Surtout qu’il est également rapporté qu’un policier non identifié affecté à la «sécurité rapprochée» du président aurait été aussi mis en isolement après avoir été testé porteur du virus. Il a été révélé également, par la suite, que ce membre de l’Unité de sécurité générale du Palais national (US- GPN) se serait enfui de l’institution où il se trouvait interné, sans autorisation du personnel médical. Dès lors, il faut se demander, puisque les autorités du pays se montrent avares d’informations fiables sur le coronavirus, quelles mesures ont été adoptées pour bien connaître l’état des lieux, au Palais national, dans ce contexte Palais national, dans ce contexte d’incertitude doublé de méfiance à l’égard du président de la République, une sorte de panique s’est installée jusque dans l’âme. Dans le même contexte, il faut demander si la famille présidentielle, dont les membres, surtout le président et la première dame, frôlent journellement les personnes affectées aux différents services, a été soumise au test du COVID-19.

D’autre part, le bruit s’est propagé sur What’sApp, aussi bien que sur l’internet faisant croire que l’ex-président Michel Martelly aurait été testé positif pour le coronavirus en Floride, possiblement à Miami où il possède sa résidence aux États-Unis.

Cette information porte à évoquer également le cas de Sophia Saint-Rémy Martelly, qui avait la fièvre, en plus qu’elle toussait, il y deux semaines. Au fait, elle était revenue à Port-au-Prince avec cette condition, à son retour de Miami où elle était en correspondance revenant d’un vol de Los Angeles. L’ex-couple présidentiel avait rendez-vous avec des agents du Bureau fédéral d’investigation (FBI), le mardi 10 mars. Mme Martelly devait faire le voyage seule, car infectée du coronavirus, fait-on savoir par des proches de l’ex-couple présidentiel. Sweet Mickey, qui devait se présenter également devant les gens du FBI, dans le cadre d’une enquête sur leur villa située sur la Côte des Arcadins, ne pouvait pas faire le voyage. Il était retenu à Miami à cause de la maladie, assure-t-on encore.

La question qui se pose maintenant, le ministère de la Santé publique a-t-il établi l’état de santé de Sophia Martelly par rapport à la pandémie, le silence étant observé sur le cas de l’ex-première dame. Si cette fièvre et la toux dont elle souffrait sont des symptômes de la maladie, lui ou son mari, qui a contaminé l’autre ? Elle était aussi en compagnie de sa fille, en Californie. Qui a pensé à soumettre cette dernière, qui attendait incessamment un bébé, au test du COVID-19 ou à lui recommander de se faire examiner ? Vu la rapidité avec laquelle s’effectue la contamination, d’une personne à l’autre, toute la famille Martelly serait gravement exposée.

Ces préoccupations valent aussi pour ceux qui fréquentent le Palais national. Jovenel Moïse, qui se fait passer pour le capitaine de la guerre contre le COVID-19 ne traite pas la maladie avec le sérieux qu’il impose aux autres. C’est l’une des raisons pour lesquelles la population tend à ignorer ses consignes. Alors qu’il ordonne aux citoyens d’observer la distance sociale, ordonnant à tous de garder 1 m 50 de distance l’un de l’autre, lorsqu’il prononçait son dernier discours, il était entouré de tous ses ministres et d’autres hauts gradés civils, militaires et policiers presque s’entassant les uns sur les autres.

Pas de trêve politique à cause du COVID-19

COVID-19 ou non, Jovenel Moïse ne fait aucune trêve politique quand il s’agit de faire avancer son projet d’élections anti-démocratiques et illégales. Alors qu’il interdit l’attroupement de plus de dix personnes, il fait attirer des centaines d’individus à la fois, au Champ de Mars, pour qu’ils retirent la carte qui leur permet de voter. Il s’agit du NIF dont la fabrication a été confiée illégalement à la compagnie allemande, une transaction dans laquelle la première dame, Martine Moïse, a touché une riche ristourne, le prix que les Allemands ont dû payer pour se faire octroyer le contrat dans des conditions illégales.

On se rappelle, en effet, que la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CS/CCA), l’entité à qui incombe la responsabilité d’avaliser tous les contrats, avait rejeté le projet. D’ailleurs, l’ex-ministre de la Justice, en poste lors de la signature de ce contrat illégal, avait évoqué le caractère illicite du contrat Dermalog.

De toute évidence, Jovenel Moïse ne se soucie guère que le peuple haïtien soit exposé à ce virus qui menace la planète entière et dont on ne peut prévoir l’impact sur le pays. Une population abandonnée à elle-même par un gouvernement insouciant sera grandement affectée.

Le régime Moïse-Jouthe avare de dépenses contre le COVID-19 Jovenel Moïse et les PHTKistes ont toujours démontré leur mépris, ou encore leur insouciance concernant le peuple haïtien, même dans le cadre de la campagne contre cette pandémie, ils se comportent en mercenaires vis-à-vis de la nation. Pendant que les pays affectés par la plaie, y compris nos voisins, la République dominicaine, multiplient les efforts et les ressources en vue du bien-être des citoyens, en Haïti, Jovenel Moïse extrait des millions de la caisse publique non pour acheter des équipements et des fournitures pour le peuple, mais pour grossir son compte en banque et ceux de sa famille et de ses alliés politiques. En effet, les gants deviennent une commodité rare dont le peuple haïtien, à l’instar des autres nations, a grand besoin. À Port-au-Prince, le Palais national fait effectuer les décaissements sans dépenser les fonds pour le peuple. Ou bien il utilise un montant moins important, de moins de 20 %, par exemple, pour financer des choses nécessaires pour les populations. Présentement, au moment où les citoyens ne savent à quel saint se vouer pour avoir accès à des gants, le gouvernement hésite à en importer pour les couches démunies. Un container rempli de 65 000 gants se trouve garé à Santo-Domingo, en République dominicaine, attendant que soit payé le montant nécessaire à l’achat. Selon des sources dignes de foi, les responsables de la Banque nationale de crédit (BNC) n’ont pas encore reçu l’ordre de faire le chèque.

Entre-temps, Jovenel Moïse n’achète pas plus de 5 000 gants à la fois, attendant, sans doute, une offre qui lui permet de faire son profit dans la surfacturation. Pourtant, il s’empresse de sauter sur les moindres occasions pour faire des achats pour la République, achats qui lui offrent l’occasion de réaliser des millions générés par la surfacturation au détriment de l’État.

Le transport en commun toujours actif

Faut-il demander si le gouvernement Moïse-Jouthe possède les moyens de sa politique, face au transport fonctionnant sans interruption après l’ordre donné par Jovenel Moïse appelant le transport en commun à chômer ? À la capitale, comme en provinces, les gens vaquent à leur occupation.

De toute évidence, avec des tap-tap et d’autres véhicules préposé au transport de passagers bondés de monde, c’est sûr que la distance sociale de 1 m 50 imposée par le président haïtien n’est pas respectée. Et il n’existe aucun mécanisme pour contrôler si les personnes sont en conformité avec le protocole établi.

Pourtant, des hommes d’affaires ont été arrêtés sous l’accusation d’avoir, prenant avantage de la pandémie, ont majoré les prix des produits dans leurs supermarchés ou leurs pharmacies. Mais d’aucuns critiquent les autorités pour n’avoir pas indiqué de barèmes de prix aux propriétaires de ces entreprises.

En clair, Haïti vit une situation de confusion totale, le pouvoir ayant ordonné la mise en application de procédures de lutte contre le coronavirus, sans offrir aucun encadrement aux citoyens.

Dans certains milieux diplomatiques, à la capitale haïtienne, on parle de situation «impossible» qui va se développer en Haïti, dans les prochains jours. Vu la gestion calamiteuse de la pandémie, par Jovenel Moïse, les étrangers se hâtent de quitter ce pays.


cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, VOL. L No.11 New-York, édition du 25 mars 2020 et se trouve en P.1, 3 à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2020/03/H-O-25-march-2020-1.pdf