En vrac, ici et là – *La guerre tous azimuts, au Moyen-Orient

NOUVELLES BRÈVES ET COMMENTAIRES

En vrac, ici et là – *La guerre tous azimuts, au Moyen-Orient

Depuis l’attaque-surprise du groupe palestinien Hamas contre Israël, le 7 octobre, ayant causé quelque 1 400 mortalités et nombre de blessés de toutes catégories, et que les attaquants repartirent avec plus de 200 otages, la riposte du gouvernement du Premier Ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a entrepris des bombardements atroces contre Gaza, causant d’innombrables pertes humaines.

Au onzième jour des hostilités, on aurait répertorié, du côté palestinien, plus de 5 000 morts, dont 400 tués au cours de 24 heures, y compris 70 dans un camp de réfugiés dans les parages d’hôpitaux. Dire aussi qu’un hôpital a été complètement détruit, occasionnant quelque 500 mortalités. Israël réfute que ce soit une action de leur bombardement, disant qu’il s’agit de mal fonctionnement d’une détonation des « terroristes » palestiniens. Mais, Israël n’est pas non plus à l’abri, car au onzième jour du conflit, les mortalités se chiffraient à quelque 3 000.

La situation est telle que, de par le monde le peuple palestinien bénéficie d’une sympathie sans pareille. Les manifestations appuyant leur cause dans plusieurs capitales en témoignent. Et voilà le peuple juif, ayant été la victime au prime abord, que l’on considère comme l’agresseur.

Il ressort que Hamas a réussi son coup, car l’attaque-surprise contre Israël visait à aligner le monde arabe et les pays ne faisant pas partie de l’hégémonie occidentale, contre le mouvement qui visait un rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’état hébreu. D’ailleurs, on pensait que l’exemple de relations diplomatiques entre ces deux pays, durant le premier trimestre de l’année prochaine, serait suivi par d’autres états du monde arabe. Ce qui aurait créé une atmosphère de « vivre ensemble » entre ces cousins ennemis depuis vielle date.

Il n’en est rien maintenant, car déjà on parle de la possibilité d’une 3e guerre mondiale. Car, les états du monde arabe, en tout premier lieu, et de grandes puissances internationales, telle la Chine continentale, se mêlent de la partie. Et le président américain, quand bien même il chuchote à l’oreille du chef d’État israélien, qu’il faut de la mesure dans la réponse à l’agression, il a fait déployer navires et avions en vue de la protection d’Israël, tout en affirmant qu’ « Israël n’est pas seul ».

Que vendredi dernier, deux Américaines du nombre des otages aient été relâchés par le groupe Hamas, que deux autres, citoyennes très âgées, de nationalité israélienne aient bénéficié, lundi, du même traitement, c’est un début de sérieuses négociations en vue de libérer les quelque 200 autres otages. Ce qui pourrait mettre un frein à l’invasion de Gaza, menacée par Israël. Il faut espérer que les têtes froides d’un côté comme de l’autre auront le dessus.

*À la Chambre basse du Congrès américain, une lueur d’espoir disparaît

L’on croyait qu’après 21 jours sans « Speaker » (président), on avait résolu le problème quand, par un vote secret, les Républicains, qui sont majoritaires à la Chambre basse, avaient fait choix, hier, mardi, de Tom Emmer, Congressman (député) de l’état de Minnesota, pour prendre charge de cette branche de la Législature qui va de pair avec le Sénat. Le numéro 2 à la Chambre basse, dit « Whip », était tout indiqué, croyait-on, pour mettre fin au chaos existant dans les rangs des Républicains qui avaient fini par s’entendre après trois tours de vote depuis que Kevin McCarthy, de l’état de la Californie, a été démis de ses fonctions, le 4 octobre.

Pour le remplacer, on avait recours à Steve Scalise de la Louisiane qui n’a pas obtenu suffisamment de voix. Puis, on s’était tourné vers Jim Jordan, un supporter acharné de l’ex-président Donald Trump, pour le pire. Alors, hier, mardi, Tom Emmer avait fini par obtenir le nombre de voix pour devenir le « Speaker ».

Toutefois, quatre heures après, il s’est retiré de la course, parce que certains législateurs avançaient qu’ils ne comptaient pas coopérer avec lui. Pire, Donald Trump, un ennemi juré d’Emmer qui, quoique ne faisant pas partie du Congrès, a une influence démesurée sur les Républicains, publia un communiqué, stipulant qu’Emmer est un « RINO Globaliste » (Républicain de nom seulement, ayant une attitude globaliste, c’est-à-dire trop ouvert au compromis). « On ne saurait voter pour lui », a-t-il ajouté. C’était la dernière goutte à renverser le vase. Ainsi, la lueur d’espoir, avec un 4e candidat républicain, pour que la Chambre basse reprenne ses fonctions, a évanoui.

*Et Donald Trump est davantage esseulé dans ses déboires avec la Justice      

Hier, mardi, tandis que l’ex-président Trump se montrait tout-puissant, faisant échec à la candidature d’un Congressman qui aurait pu débloquer la Chambre basse en hibernation depuis 21 jours, le voilà lâché par Mark Meadows, son chef de cabinet lorsqu’il était président.

D’après les dépêches de presse, hier, mardi 24 octobre, M. Meadows a tourné casaque et a accepté de coopérer avec Jack Smith, le conseiller spécial du Département de la Justice, chargé de faire la lumière sur les accrocs à la justice de l’ex-président dans plusieurs dossiers, y compris la campagne qu’il avait entreprise pour faire annuler les élections présidentielles de novembre 2020, remportées par le candidat démocrate Joseph « Joe » Biden.

Selon les déclarations de Mark Meadows, il avait, plus d’une fois, conseillé au président de surseoir à sa campagne visant la mise à l’écart du vote du public, soit 7 millions de plus pour son concurrent. Car, dit-il, « il n’existait aucune fraude aux élections de 2020 ». Mais Trump n’entendait pas démordre.

En effet, Meadows a rencontré Jack Smith en privé, au moins trois fois, pour déballer son témoignage à l’encontre de son ancien patron, qui se voit de plus en plus esseulé par d’autres sur lesquels il comptait pour faire échec à la justice dans ses démêlés concernant les élections 2020. On soulignera aussi l’attaque contre le Capitole, haut lieu de la Législature américaine par ses ouailles, qu’il avait dépêchées en mission, le 6 janvier 2021, pour faire échec au vote des Chambres réunies en vue de confirmer la victoire de Biden. Puis, il y a le vol des documents secrets du gouvernement fédéral, à son départ de la Maison-Blanche, en janvier 2021, lorsque son mandat avait pris fin.

Dire aussi qu’il fait face à d’autres procès d’ordre civils à New York. Mais c’est dans l’état de Georgia qu’il connait davantage de déboires. Des 18 coaccusés avec lui, toujours dans le dossier d’« élection volée », au moins trois lui ont déjà tourné le dos. Parmi les premiers à décider de coopérer avec la procureure (District Attorney) Fani Willis, on peut citer l’avocate Sidney Powell, qui avait même cité un Hugo Chavez, décédé, qui aurait conspiré avec les compagnies qui ont manufacturé les équipements utilisés pour le comptage des votes, afin de subtiliser les voix en faveur de Joe Biden et à l’encontre de Trump. Elle a confessé le mensonge utilisé dans sa ruse en faveur de l’ex-président et a accepté de payer des amendes, en sus de subir certaines restrictions en tant qu’avocate.

Il y aussi Kenneth Chesebro et Jenna Ellis, deux conseillers étroitement liés à Donald Trump, qui lui ont tourné le dos et sont devenus des témoins qui coopèrent avec la procureure Willis, qui s’est montrée à la hauteur de la tâche. Ce qui irrite énormément un raciste de la trempe de Donald Trump. Car, elle est Afro-Américaine. Comme dit l’adage : « Ce n’est le commencement des douleurs! »

Pierre Quiroule II, c/o raljo31@yahoo.com

cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, VOL. LIII, No.38 Édition spéciale Canada du 25 octobre 2023, et se trouve en P.1, 6 à  : special h-o 25 oct 2023

Haïti-Observateur / ISSN: 1043-3783