Dans la campagne électorale au pays étoilé, DeSantis se retire, par Pierre Quiroule II

NOUVELLES BRÈVES ET COMMENTAIRES

  • 24 janvier 2024
  • Pierre Quiroule II

Dans la campagne électorale au pays étoilé, DeSantis se retire, laissant deux candidats républicains: Nikki Haley et Donald Trump, dimanche 21 janvier, Ron DeSantis, le gouverneur de la Floride, a mis fin à sa campagne présidentielle pour représenter le parti républicain aux joutes électorales nationales de novembre, face au candidat qu’auront choisi les démocrates, sans doute le président Joseph « Joe » Biden, qui compte repédaler. En disant adieu, DeSantis a endossé Donald Trump qui, maintenant, n’a que Nikki Haley, en face de lui. Dire que l’ancienne gouverneure de la Caroline du Sud était la représentante de l’ex-président aux Nations Unies, à titre d’ambassadeur.

À l’élection primaire des républicains, hier, mardi 23 janvier, dans l’état du New Hampshire, il y a eu surprise. À minuit, Nikki Haley a raflé les six (6) votes, de la minuscule communauté Dixville Notch qui, traditionnellement, est la première à voter. Mais, cela n’a vraiment pas d’effet sur le vote général, car tous les sondages étaient favorables à l’ex-président, qui bénéficiait d’une forte avance. Voici, les résultats publiés, par l’Associated Press, ce matin, mercredi 24 janvier, à 7 :46, heure de l’Est, sur la base de 91% du vote compté : Donald Trump, 54.5%, 163 700 votes, 12 délégués; Nikki Haley 43.2%, 129 646 votes, 9 délégués. Même Ron DeSantis, qui n’était plus dans la course, a obtenu 0.7% et 2 406 votes, ainsi que Chris Christie : 0.4%, et 1 270 votes. Et voilà une surprise qui fait sourire le président Joe Biden, qui ne participait pas officiellement dans les primaires du côté démocrate et dont le nom n’était sur aucun bulletin. Les électeurs, de leur propre gré, ont, dans une campagne dite de « write-in », inscrit son nom sur du papier volant, faisant de lui le candidat démocrate victorieux. Bonne augure s’agissant des joutes nationales en novembre.

Entre-temps, Haley a réitéré qu’elle demeurera dans la course, annonçant qu’elle s’empresse de retourner chez elle, en Caroline du Sud, qui aura les primaires en février. Déjà, elle a commencé son programme de publicité, avec un budget de $4 millions de dollars. Sans doute, espère-t-elle qu’en dernier lieu, Donald Trump pourrait être interdit de briguer la présidence, s’il est condamné par une cour de justice dans l’un des cas dont il est inculpé.

Comme on le sait, l’ex-Chef d’État américain fait face à quatre inculpations criminelles– en Floride, Georgia, et Washington, ainsi que d’une autre, de nature civile, à New York, qui pourrait lui coûter son empire financier, tout en l’interdisant, ainsi que tout membre de sa famille, d’exercer commerce dans l’état de New York.

Quelle humiliation s’il devait être emprisonné!

Donald Trump pourrait être passible d’emprisonnement dans les autres cas concernant, par exemple, le coup d’État raté du 6 janvier 2021 quand, pour empêcher les deux Chambres réunies, sous la direction du vice-président Mike Pence, il avait chauffé à blanc ses adeptes, avant de les envoyer au Capitole, haut lieu de la Législature américaine, qui a été saccagée, des policiers attaqués et 4 mortalités le jour même, mais une dizaine au total découlant de cette attaque.

Dans ce cas, ses propres paroles pourraient le condamner. Car, on le voit dans une vidéo haranguant ses adeptes, en disant qu’il « faudra se battre sans merci, sinon vous n’aurez plus de pays ». (Textuellement, en anglais: “We fight like hell. And if you don’t fight like hell, you’re not going to have a country anymore.”)

À signaler que durant l’attaque du Congrès par ses partisans, le 6 janvier 2021, le président Trump était à la Maison-Blanche, devant le petit écran, refusant tout conseil de ses subalternes, même de ses enfants majeurs, qui l’imploraient de dire quelque chose pour apaiser les attaquants et leur demander de surseoir aux attaques.

Selon, un rapport du Congrès, entre son discours dévastateur, ce jour-là, quand il avait dépêché ses cultistes contre le complexe fédéral, et le moment qu’il leur a, enfin, demandé de surseoir et d’aller en paix chez eux, 187 minutes avaient écoulé. Oui, cela fait exactement 3 heures 11 minutes et quelques secondes. Donc, c’était voulu de la part de Trump de détruire le Congrès pour réussir son coup d’État.

Il y a pire dans ce qu’il tramait. N’avait-il pas indexé son vice-président, Mike Pence, qui n’avait pas obtempéré à sa demande de ne pas suivre les prescrits de la Constitution, en n’acceptant pas de déclarer Joseph Biden, le démocrate, qui avait gagné les élections du 3 novembre 2020, avec une marge de 7 millions du vote populaire et aussi celui du Collège électoral qui se réunissait ce 6 janvier-là pour tout officialiser ?

D’ailleurs, un slogan « Hang Mike Pence », inscrit sur pancarte et qui était sur les lèvres de ses adeptes, ainsi que la potence visiblement érigée dans l’air du Congrès indiquaient clairement ce qui attendait le vice-président, qui a été vite mis en lieu sûr par le Service secret assurant sa sécurité.

Des cas en série contre Donald Trump

Concernant d’autres actions qui ont abouti à l’inculpation de l’ex-président, on ne saurait passer sous silence le vol des documents super secrets de l’État qu’il avait subtilisés et emportés avec lui, lorsqu’il a délogé de la Maison-Blanche, début janvier 2021. Et quand, le 8 août 2022, les agents du Bureau Fédéral d’Investigations (FBI) ont investi sa résidence, à Mar-a-Lago, en Floride, à leur recherche, il avait déjà déplacé certains d’entre eux. On prétend même qu’il aurait monnayé certains d’entre eux avec des puissances ennemies. Un acte de trahison, n’est-ce pas?

Il ne faut pas oublier aussi que Donald Trump a des démêlés avec des citoyens qui l’ont assigné dans certains états, tel le Colorado, visant à le radier du bulletin de vote à la présidence sur la base de l’amendement 14, alinéa 3 qui se lit comme suit :

« Acune personne, qu’il soit Sénateur ou Député au Congrès, ou élu Président et Vice-Président, ou qui occupe une fonction, civile ou militaire, selon la loi des États-Unis, ou de n’importe quel état qui, ayant précédemment juré allégeance à la Constitution comme membre du Congrès ou d’une législature d’état, ou comme exécutif ou officier judiciaire d’un état quelconque, et qui aura, par la suite, participé dans une insurrection ou une rébellion à son encontre, ou aura aidé ou conforté les ennemis de celle-ci, alors le Congrès peut, par un vote des deux tiers, mettre cette personne hors-jeu ».

Sur cette base, Donald Trump, ayant juré allégeance à la Constitution, et l’ayant violée plus d’une fois, surtout lors de l’insurrection qu’il a fomentée pour empêcher que le vote des citoyens soit respecté, ne peut plus accéder à une position élective. Trump, ayant interjeté appel à la Cour Suprême pour empêcher qu’il soit banni du vote dans certains états, on attend toujours une décision.

Voilà l’homme qu’un électorat républicain s’apprêterait à désigner comme candidat à la présidence de leur parti lors des élections de novembre prochain. Et s’il devait réussir, les États-Unis, pays phare de la démocratie, sombreraient inexorablement dans la dictature, disant adieu à la démocratie! Voilà aussi pourquoi Nikki Haley se considère une candidate en réserve, qui pourrait faire la différence.

  • Pierre Quiroule II, c/o raljo31@yahoo.com

cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, Édition spéciale Canada du 24 janvier 2024,

Haïti-Observateur / ISSN: 1043-3783