CHRONIQUE DES INVITÉS/GUEST COLLUMN
LES HAÏTIENS SONT-ILS PROFONDÉMENT RACISTES ?
Il convient de se poser cette question. Pourquoi ?
Eh bien, voici au moins deux raisons de s’interroger là-dessus :
- Pourquoi certains Haïtiens affirment qu’il faut, pour la énième fois, changer de drapeau, en prétextant que l’actuel tricolore bleu et rouge est le drapeau des mulâtres, et que le « VRAI DRAPEAU » haïtien doit être noir et rouge, -à-d. représenter la teinte épidermique de la grande majorité des membres de la nation. (2) La seconde raison est que certains Haïtiens qualifient de «COULEUR CACA » ceux de leurs compatriotes dont la teinte épidermique est plus claire que la leur.
- Est-ce que cette obsession de la couleur de la peau cache un racisme bien ancré. OUI ou NON ? Je pose la question, ce qui sous-entend que je n’ai pas encore trouvé la réponse. En attendant, j’avoue que je commence à comprendre ceux qui avouent ceci : «Ma patrie, c’est là où je me sens bien !»
ARE HAITIANS DEEPLY RACIST ?
This is a question that needs to be asked. Why ? Why ?
Well, there are at least two reasons to wonder about that :
- Why some Haitians claim that it is necessary, for the umpteenth time, to change flags, on the pretext that the current tricolor blue and red is the flag of the mulattoes, and that the Haitian “TRUE FLAG” must be black and red, i. e. represent the skin tone of the vast majority of the nation’s members.
- The second reason is that some Haitians refer to those of their compatriots whose skin tint is lighter than their own as “CACA COLOR”.
Is this obsession with skin color hiding deep-rooted racism ? YES or NO ?
I ask the question, which implies that I have not yet found the answer. In the meantime, I admit that I am beginning to understand those who confess this: “My homeland is where I feel good! »
— ¿SON LOS HAITIANOS PROFUNDAMENTE RACISTAS?
Esta es una pregunta que hay que hacerse. ¿Por qué? ¿Por qué?
Bueno, aquí hay al menos dos razones para preguntarse sobre eso :
- Por qué algunos haitianos afirman que es necesario, por enésima vez, cambiar las banderas, con el pretexto de que el azul y rojo tricolor actual es la bandera de los mulatos, y que la “VERDADERA BANDERA” haitiana debe ser negra y roja, es decir, representar el tono de piel de la gran mayoría de los miembros de la nación.
- La segunda razón es que algunos haitianos se refieren a los de sus compatriotas cuyo color de piel es más claro que el suyo como “COLOR DE CACA”. ¿Esta obsesión por el color de la piel oculta un racismo profundamente arraigado? SÍ o NO? Hago la pregunta, lo que implica que aún no he encontrado la respuesta. Mientras tanto, admito que estoy empezando a entender a los que confiesan esto: “¡Mi patria es donde me siento bien! »
SONT-ILS VICTIMES OU COUPABLES ?
Eh bien, parmi les gentils Blancs qui ont quitté l’Europe pour venir dans le Nouveau continent, plusieurs — surtout les pèlerins — étaient de fervents chrétiens porteurs de la Bible qui voulaient émigrer en Amérique… sans visa, bien sûr. Une fois arrivés sur la terre ferme, ils se sont agenouillés [pour prier, il va sans dire !] puis ils se sont jetés sur les Indiens. Ensuite, voulant prospérer économiquement, ils ont importé d’Afrique des hommes, des femmes et des enfants en vue de les astreindre à un travail éreintant dans les champs de coton, et autres cultures. Toute fois, ces Blancs, étant de très sincères croyants en Jésus et en la religion chrétienne, ont voulu apaiser leur sentiment de culpabilité suscité par leur exploitation quotidienne sans borne des Noirs. Fort heureusement pour eux, en consultant la Bible et d’autres documents sacrés, ils ont rapidement trouvé une justification de leur crime : Les Noirs, ont-ils appris grâce à ces recherches, ne sont pas vraiment des êtres humains, ils sont plutôt une espèce infra humaine, ce qui les rapproche plus du singe que de l’homme. Par conséquent, les traiter comme des animaux — qu’ils sont certainement — ne saurait être un péché grave. Par ailleurs, les Européens blancs ont fait quelque chose de semblable en Afrique. Eh bien oui, arrivés sur le continent noir, eux aussi avaient la Bible alors que les Africains possédaient la terre ; mais, peu de temps après, un troc eut lieu au terme duquel ils entrèrent en possession de la terre et les Africains obtinrent la Bible en échange.
Enfin, pour faire court, au fil des ans, les Blancs établis comme colons en Amérique en sont venus à croire réellement en leur propre propagande ou lavage de cerveau. Ainsi, les actes de racisme fréquents (lynchages, meurtres par des flics, refus de louer un appartement à des minorités, micro-agression quotidienne, etc.) dont nous sommes aujourd’hui témoins résultent de ce long processus historique.
Pour conclure, en toute honnêteté, que peuvent faire les Blancs ? Tout compte fait, ne sont-ils pas de simples humains, des mortels tout bonnement ?
ARE THEY VICTIMS OR GUILTY ?
Well, among the good White people who came from Europe to here, many — especially the Pilgrims — were Bible-carrying Christians who wanted to immigrate to America… without visas, of course. Once here, they fell first on their knees [to pray, of course !], and later they fell on the Indians back. And to prosper economically, they imported men, women and children from Africa to do back-breaking work in the cotton fields, and what not. But, being strong believers in Jesus and religion, they understandably had to soothe their guilt feelings regarding their daily atrocious exploitation of Black people, Rapidly, searching in the Bible and elsewhere, they found this kind of justification: Blacks are not really humans, they are sub-humans closer to chimpanzees; therefore, it cannot be a sin to treat them like the animals they certainly are. By the way, the White Europeans did something similar in Africa. Oh yes, when they got to the Dark continent, they had the Bible and the Africans had the land; but, before long, there was a swap: they had the land and the Africans got the Bible in exchange.
Finally, to make a long story short, over the years, the Whites came to truly believe their own propaganda or brainwashing. And the frequent acts of racism (lynchings, killings by cops, refusals to rent apartment to minorities, daily micro aggressions, etc.) that we witness today are the result of that long historical process. Honestly, what can White people do ? They are merely humans.
¿SON VÍCTIMAS O CULPABLES?
Pues bien, entre los buenos blancos que vinieron de Europa hasta aquí, muchos — especialmente los peregrinos — eran cristianos portadores de la Biblia que querían emigrar a Estados Uni dos…. sin visado, por su puesto. Una vez aquí, cayeron de rodillas [para rezar, por su puesto!], y luego cayeron sobre los indios. Y para prosperar económicamente, importaron hombres, mujeres y niños de África para hacer un trabajo agotador en los campos de algodón, y qué más da. Pero, al ser fuertes creyentes en Jesús y en la religión, comprensiblemente te nían que calmar sus sentimientos de culpa con respecto a su atroz explo tación diaria de los negros, y rápidamente, buscando en la Biblia y en otros lugares, encontraron este tipo de justificación : Los negros no son realmente humanos, son subhumanos y están más cerca de los chimpancés; por lo tanto, no puede ser un pecado tratarlos como los animales que ciertamente son.
Por cierto, los europeos blancos hicieron algo similar en África. Oh sí, cuando llegaron al continente oscuro, tenían la Biblia y los africanos tenían la tierra; pero, al poco tiempo, hubo un intercambio: tenían la tierra y los africanos recibieron la Biblia a cambio.
Finalmente, para resumir una larga historia, con el paso de los años, los blancos llegaron a creer realmente en su propia propaganda o lavado de cerebro. Y los frecuentes actos de racismo (linchamientos, asesinatos por parte de la policía, negativas a alquilar apartamentos a minorías, micro agresiones cotidianas, etc.) de los que somos testigos hoy en día son el resultado de ese largo proceso histórico.
Honestamente, ¿qué pueden hacer los blancos? Son meramente humanos.
cet article est publié par anticipation pour la saison des fêtes du nouvel an, par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 2 janvier 2019, en P.4, 15 et se trouve à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/12/H-O-2-janvier-2019-1.pdf